Société

Les 35 ans de Tchernobyl

Les 35 ans de Tchernobyl

Louis Torronde - 19 Septembre 2021

L’Ukraine a commémoré le 26 avril 2021 les 35 ans de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Ce fût la première et seule catastrophe industrielle mondiale à ce jour dont les effets radioactifs se font encore sentir sur les territoires concernés.

En effet, les accidents nucléaires de Three mile Island, le premier incident nucléaire majeur, et Fukushima, plus récemment, ont été d’ampleur et ont eu des conséquences bien moins graves.

La catastrophe de Tchernobyl a été une prise de conscience sur la dangerosité de l’industrie nucléaire lorsqu’elle est mal maîtrisée et a accéléré la mise en œuvre de protocole de sécurité renforcée.

En 1986, les conséquences de l’accident sont amplifiées par l’omerta des dirigeants soviétiques qui décident de minimiser l’incident. Le combustible nucléaire est ainsi laissé brûler pendant 10 jours, les autorités soviétiques cachant l’étendue de la catastrophe jusqu’au 14 mai, date à laquelle le secrétaire général du parti communiste de l’URSS, Mikhaïl Gorbatchev, révèle publiquement la catastrophe.

Des documents rendus public récemment montrent que la centrale avait déjà connu trois pannes entre 1982 et 1984, tués par les autorités, et le KGB alertait dès 1983 sur la dangerosité de cette centrale, l’une des pires de l’URSS en terme d’exploitation, et sur les conséquences dramatiques qui pouvaient en résulter. Au total plus de 130.000 milles personnes ont dû être évacuées, certaines zones proches de la centrale étant toujours inhabitées aujourd’hui.

Pendant les 4 années qui ont suivies environ 600.000 techniciens, dont les liquidateurs, sont intervenus pour nettoyer la zone et protéger le réacteur sous une chape de béton. Le nombre de décès reste très variable selon que l’on comptabilise les morts directement liées à l’explosion, une trentaine selon l’ONU, ou les décès résultant de l’exposition aux radiations et des conséquences sur la santé, estimés à 100.000 par Greenpeace.

Afin d’assurer la sécurité du réacteur accidenté sur le long terme, une arche d’acier financée à hauteur de 2,1 milliards d’euros par la communauté internationale à été mise en service en 2019 pour les 100 prochaines années.

Depuis, la zone a vu sa biodiversité se multiplier grâce à l’absence d’activité humaine et connaît le retour de grands prédateurs tels que l’ours ou le loup. Cependant, le site attire aussi toujours plus de touristes et l’Ukraine souhaite l’inscrire au patrimoine mondial de l’UNESCO pour permettre aux générations futures de ne pas oublier et observer les conséquences d’une catastrophe nucléaire.

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