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Les phénomènes météo extra naturels seront plus forts dans le futur

Les phénomènes météo extra naturels seront plus forts dans le futur

Les phénomènes météorologiques extrêmes ont toujours existé même s’ils restent exceptionnels avec des conséquences parfois gravissimes. Il y a presque 3.000 ans, une sécheresse exceptionnelle aurait été, par exemple, à l’origine de la chute de l’empire assyrien.

Mais avec le réchauffement climatique, ces phénomènes exceptionnels pourraient devenir la norme et leur régularité considérablement augmenter. Un premier phénomène qui devrait devenir de plus en plus régulier est celui des pluies torrentielles qui pourrait désormais s’abattre quelle que soit la saison, notamment en été, et ne serait plus limité à certaines périodes de l’année.

Une étude du World Weather Attribution montre que la probabilité d’un tel phénomène est aujourd’hui 1,2 à 9 fois plus élevée qu’à l’ère pré-industrielle et une étude de l’université de Newcastel précise que les tempêtes lentes, caractérisées par de fortes précipitations sur une zone limitée, pourraient devenir quatorze fois plus fréquentes en Europe d’ici la fin du siècle.

L’augmentation de ce risque trouve son explication dans le réchauffement de l’atmosphère car plus l’air se réchauffe, plus il contient de l’eau, les scientifiques estimant que pour chaque degré supplémentaire, l’air va contenir 7% d’humidité en plus.

En 2020, il a ainsi été recensé 29 tempêtes tropicales dans l’Atlantique et si les modèles météorologiques ne prévoient pas une augmentation du nombre des ouragans, leur intensité mesurée par la violence du vent et la quantité de précipitations risque d’augmenter.

Selon une étude japonaise de l’institut des sciences et des technologies d’Okinawa, les ouragans qui se développent au-dessus de mers plus chaudes, absorbent plus d’humidité, ce qui les empêche de s’affaiblir lorsqu’ils arrivent au contact de la terre et leur permet de pénétrer plus loin à l’intérieur des terres. Le réchauffement pourrait aussi réduire le mouvement des ouragans selon Gan Zhang, auteur d’une étude publié en 2020 dans Sciences Advance avec pour conséquence des temps de stagnation plus long au même endroit et donc plus de dégâts.

source: www.nationalgeographic.fr

Concernant l’augmentation des températures, ce phénomène s’est par exemple concrétise en 2021 au Canada, où une zone localisée, un dôme de chaleur, a connu une période de chaleur extrême à plus de 45˚C, soit plus de 20˚C par rapport aux normales saisonnières. Selon une étude de l’école polytechnique de Zürich, ce type de vague de chaleur pourrait devenir deux à sept fois plus fréquent au cours des trois prochaines décennies si les émissions de gaz à effet de serre ne diminuent pas.

Une autre étude réalisée par l’Australian Research Council Center of excellence for climate extremes a montré que la durée des vagues de chaleur a augmenté de 6,4 jours par décennies entre 1980 et 2017 dans la région de la Méditerranée. La canicule qu’a connu la France en 2003 pourrait ainsi revenir tous les deux ans d’ici la fin du siècle selon Météo France. L’augmentation des températures entraîne également une augmentation des phénomènes de foudre.

L’université de Berkeley a réalisé des calculs qui prédisent une augmentation de 12% des impacts de foudres par degré celsius de réchauffement climatique et de 50% au États-Unis d’ici 2100. Cette évolution s’explique selon David Romps, principal auteur de l’étude par l’augmentation de la vapeur d’eau dans l’atmosphère qui alimente les courants d’air chaud et plus l’air chaud remonte vite dans la haute atmosphère, plus il y a d’éclairs.

Une autre étude universitaire américaine publiée en 2021 prédit par exemple que le nombre d’éclairs sur l’Arctique pourrait doubler d’ici 2100. Les forêts seront fortement impactées par l’augmentation des impacts de foudre comme l’a montré une étude du Smithsonian Tropical Research Institue qui estime qu’un coup de foudre endommage 23,6 arbres et en détruit 5,5 par an dans les régions tropicales.

Le réchauffement climatique en favorisant la fonte des calottes glacières et l’expansion thermique des océans, fait grimper le niveau des océans et menace d’inondations les villes côtières. Une étude parue en 2017 dans Scientific Reports indique qu’une augmentation de 5 à 10 centimètres du niveau de la mer doublera la fréquence des inondations au niveau des tropiques entre 2030 et 2050 et une autre étude réalisée en 2019 par l’université de Princeton et le MIT montre que les inondations centennales pourraient se produire tous les ans sur certaines côtes des États-Unis en raison de l’augmentation des tempêtes tropicales.

Les marées et les tempêtes pourraient aussi causer plus inondations car avec la montée du niveau des mers, le point de départ de l’inondation se situe à niveau plus élevé que celui des inondations actuelles. L’augmentation du niveau des mers va également favoriser l’érosion des côtes, l’eau gagnant du terrain sur l’intérieur des terres, emportant le sable, fragilisant la roche et augmentant le risque d’éboulement.

Le risque d’incendie va s’accroître alors que 350 millions d’hectares de forêts dans le monde ont déjà brûlé en 2019, n’épargnant aucun continent, ni aucune région. Les chercheurs de l’Imperial collège de Londres ont publié en 2020 une méta-étude qui met en évidence les raisons de l’augmentation des risques d’incendies, notamment les températures élevées, la faible humidité, les faibles précipitations et les vents violents.

La saison des incendies a ainsi augmenté de 20% au niveau mondial et une des études citées par la méta-étude indique que le changement climatique va entraîner une augmentation de 33 à 62% des surfaces brûlées d’ici 2050. Ce phénomène génère un cercle vicieux car le réchauffement climatique favorise les incendies qui libèrent du CO2 et ce CO2 va lui-même provoquer une augmentation du réchauffement climatique.

En 2019 par exemple, les incendies ont émis 6.375 mégatonnes de CO2, soit environ 20% des émissions totales de gaz à effet de serre. Dernier phénomène encouragé par le réchauffement climatique, celui des froids extrêmes. Il apparaît que les vagues de froid constatées notamment en Amérique du Nord et en Asie de l’Est sont dues au réchauffement de la stratosphère et au recul des glaces dans les mers du nord.

Ces phénomènes entraînent une perturbation du vortex polaire, ce qui déplace l’air froid plus au sud. De plus, les pôles se réchauffant plus vite que l’équateur, la différence de température entre les deux zones se réduit, affaiblissant les courants atmosphériques qui ne jouent plus leur rôle de barrière et laissent passer davantage de masse d’air froid venant des pôles.

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