La crise énergétique en Europe et l’arrivée de l’hiver questionnent sur les modalités de recharge des voitures électriques. En France, le gestionnaire du réseau électrique, RTE, a prévu plusieurs scénarios destinés à soulager les tensions sur le réseau d’électricité. S’il est pour l’instant exclu une perte de contrôle du système électrique, le fameux black-out, RTE prévoit des mesures restrictives lorsque cela sera nécessaire.
Parmi les mesures étudiées se trouve celle de l’accès aux bornes publiques de recharge des voitures électriques qui pourrait être limité une partie de la journée, lors des pics de consommation. Cette mesure, si elle entrait en vigueur, désavantagerait fortement les propriétaires de voitures électriques, car ils ne pourraient plus, par exemple, recharger leur véhicule lors d’un trajet, mais devraient s’organiser pour le faire chez eux, principalement pendant la nuit, ou en dehors des pics de consommation, prévus entre 08 h 00 et 13 h 00 et 18 h 00 et 20 h 00.
Le gestionnaire du réseau se contente de proposer des scénarios et d’alerter les exploitants des bornes en cas de tensions importantes sur le réseau électrique cet hiver, mais il ne dispose pas de l’autorité pour imposer une telle mesure. RTE précise que si la charge de 100.000 véhicules était déplacée sur des heures dites creuses, cela réduirait l’appel de puissance moyen de 0,1 GW entre 18 h 00 et 20 h 00. Cependant, une des solutions privilégiées reste celle de diminuer la consommation de 1 à 5% en amont des tensions sur le réseau, éventuellement jusqu’à 15% dans les situations de froid extrême.
Au Royaume-Uni, la crise énergétique a aussi fait fortement augmenter le coût de la recharge des véhicules électriques. Une étude récente montre que recharger son véhicule coûte presque aussi cher que faire un plein d’essence. Le coût d’utilisation d’une borne de recharge publique avec un tarif «pay as you use » a ainsi augmenté de 42% depuis mai.
Selon l’association automobile RAC, un utilisateur de voiture électrique doit débourser 70,37 centimes d’euros par kilowattheure pour recharger son véhicule, soit en moyenne 36,33 euros pour recharger à 80% un véhicule ayant une batterie de 64 kWh. De même, un utilisateur utilisant un chargeur rapide ou ultra-rapide du réseau public doit débourser 18 pence par mile, montant à comparer aux 19 pence par mile à débourser pour l’essence et aux 21 pence par mile pour le diesel, sur la base d’une vitesse moyenne de 40 miles par gallon.
Le responsable de la stratégie en matière d’actions à la banque d’investissement Saxo, Peter Garnry, indique sur CNBC que l’avantage de coût entre un véhicule électrique et un véhicule à essence diminue rapidement en Europe et il s’interroge sur l’impact de cette évolution sur les ventes de véhicules électriques.
Face à la crise énergétique, le gouvernement britannique a décidé des mesures de soutien aux entreprises et consommateurs en difficultés qui incluent notamment le gel des factures énergétiques pendant deux ans, l’annulation de l’augmentation de l’impôt sur les sociétés et la suppression de la tranche d’imposition supérieure à 45%.
Les investisseurs craignent que ce plan, qui pourrait représenter 1,4% du PIB britannique, n’alimente l’inflation et creuse le déficit budgétaire, le coût des mesures étant estimé à environ 173 milliards d’euros. L’effet sur le marché s’est ressenti dès le 23 septembre avec une augmentation record d’approximativement un demi-point du taux à cinq ans des rendements obligataires britanniques. Le site d’information Axios a noté que les marchés ont traité le Royaume-Uni essentiellement de la même manière que les marchés émergents, alors que ces derniers ne disposent pas toujours des mêmes institutions fiables et disciplinées chargées de définir la politique économique que les pays développés.
Comment here