Les 5 scénarios du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat

Dans le dernier rapport réalisé par le groupement d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le GIEC, l’institution a décidé de communiquer en particulier sur cinq scénarios représentatifs des évolutions possibles du climat au cours du XXIème siècle en fonction des émissions des gaz à effet serre.
L’objectif est de proposer un outil qui permette d’éclairer les décisions des gouvernements au regard de l’impact que pourront avoir sur le climat différentes modalités d’évolution de nos sociétés puisque choix de société et évolution du climat sont étroitement liés. Le rapport propose notamment deux scénarios extrêmes, le premier correspond à une très forte diminution des émissions de gaz à effet de serre pour atteindre la neutralité carbone vers 2050 et le scénario opposé correspond à une augmentation constante des émissions de CO2 pour atteindre deux fois le niveau actuel en 2050 puis trois fois en 2100.
Ces scénarios se basent sur les trajectoires socio-économiques partagées, SSP en anglais, qui sont des tendances sociétales définies par la communauté scientifique pour créer un cadre de référence commun permettant de travailler sur les enjeux liés au changement climatique. Les scénarios vont ainsi dépendre d’un des modèles d’évolution sociale, économique, politique et technologique que peuvent connaître nos sociétés d’ici la fin du siècle. En complément de ces scénarios de transition qui intègrent une contrainte climatique, le GIEC propose aussi des scénarios de référence plus généraux. Les scénarios présentés pour l’évolution du climat sont construits à partir de cinq trajectoires d’évolution des sociétés définies par la communauté scientifique référencées comme suit :
SSP1 – développement durable : correspond à une forte coopération internationale, priorité donnée au développement durable, préférence des consommateurs pour des biens et services respectueux de l’environnement et dont la production consomme peu de ressources et d’énergie
SSP2 – poursuite des tendances : correspond à une croissance et un développement qui continuent de progresser de manière inégale selon les pays. La réalisation des objectifs de développement durable sont portés par les institutions nationales et internationales et progressent lentement. L’environnement continue de se dégrader malgré un développement moins intensif en ressources et en énergie.
SSP3 – rivalités régionales : correspond à la résurgence des nationalismes et à la persistance des inégalités et des conflits régionaux. Les pays se concentrent sur les problèmes nationaux et régionaux et sur leur préoccupation en matière de sécurité, d’approvisionnement alimentaire et énergétique. L’environnement se dégrade fortement dans certaines régions.
SSP4 – inégalités : correspond à une augmentation des inégalités à l’intérieur et entre les pays, des conflits et à une dégradation de la cohésion sociale. Le fossé entre une élite développée, responsable de la majorité des émissions de gaz à effet de serre et une population à faible revenu, peu éduquée et vulnérable au changement climatique s’accroît. Le secteur énergétique se diversifie entre énergie carbonée et énergie décarbonéé.
SSP5 – développement conventionnel : correspond à une exploitation importante des énergies fossiles et à des investissements importants dans la santé, l’éducation et les nouvelles technologies. Les modes de vie sont consommateurs de ressources et d’énergie, la croissance économique et le progrès technologique sont élevés. La pauvreté recule et les problèmes de pollution sont gérés localement.
L’exploitation de ces trajectoires, complétée par des paramètres tel que le maillage géographique des émissions des gaz à effet de serre a permis d’aboutir aux cinq scénarios cibles à l’horizon 2100 :
SSP1-1.9 : scénario pour représenter l’objectif 1,5°C de l’Accord de Paris
SSP1-2.6 : scénario de développement durable, environ +1,8˚C
SSP2-4.5 : scénario intermédiaire, environ +2,8˚C
SSP3-7.0 : scénario de rivalités régionales, environ +3,9˚C
SSP5-8.5 : développement basé sur les énergies fossiles, au minimum +4,5˚C
Des modèles climatiques ont été associé à ces scénarios pour définir notamment quelle serait l’évolution des températures de surfaces, l’évolution des évènements extrêmes, tels que vagues de chaleur, sécheresses ou pluies torrentielles, l’évolution de la ressource en eau dont la fonte des glaciers et la montée de océans notamment.
Le rapport présente les données à l’échelle mondiale et régionale avec un atlas intéractif qui permet de naviguer entre les différents scénarios en tenant compte de l’évolution des différentes variables. Ces nouveaux scénarios sont plus précis que les anciens scénarios basés sur les profils représentatifs d’évolution de concentration, RCP en anglais et permettent de prendre en compte des combinaisons de facteurs que les RCP ne permettaient pas.
Dans le cas du scénario le plus favorable au climat, pour que l’objectif d’un réchauffement limité à 1,5˚C soit atteint, il est indispensable de prendre des décisions fortes sans tarder afin d’une part d’atténuer le réchauffement et d’autre part de permettre aux sociétés de s’adapter aux nouvelles contraintes liées à cet objectif.
https://www.i4ce.org/dou-
De son côté, le MIT a mis au point un simulateur permettant à chacun de construire son scénario pour limiter le réchauffement climatique. Cet outil prend en compte les différents paramètres qui permettent de limiter le réchauffement climatique, comme la taxation de l’énergie, le choix d’une croissance économique faible ou la taille de la population mondiale par exemple.
Le simulateur permet par exemple de choisir un statu quo pour l’ensemble des paramètres tout en augmentant fortement la taxation des énergies fossiles et du carbone, l’investissement dans les énergies renouvelables et le nucléaire, et de voir l’impact de ces choix sur l’évolution globale de la température. La seule taxation du carbone au maximum permettrait notamment de limiter la hausse à +2,6˚C.
Les niveaux d’augmentation de la population mondiale et de la croissance économique ont également une incidence sur la hausse des températures. Le cumul de plusieurs paramètres incluant en complément des précédents, ceux liés par exemple à l’efficacité énergétiques des bâtiments et des transports ou à la réduction de l’émission des gaz à effet de serre comme le méthane, permettraient de limiter la hausse des températures à +1,7˚C, voire plus si les changements commencent maintenant.

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