Le marché des truffes est en chute libre

 

Dans le sud de la France, les trufficulteurs du sud de la Drôme ont vu cette année leur production chuter à cause de la sécheresse, alors que leurs plus grosses ventes se font pour les Fêtes.

“Avec la sécheresse que nous avons eue, je pense qu’on sera à -60% de la production en volume à la fin de la saison”, précise samedi 24 décembre Hervé Jardin, le président du syndicat truffe noire Tricastin-Pays de Grignan-Enclave des Papes (dans le sud de la Drôme) et administrateur à la Fédération française des trufficulteurs (FFT).

Il faut compter environ 50 tonnes en moyenne de “tuber melanosporum” ou truffe noire qui se vendent chaque année sur le territoire. Cette année, la saison de leur récolte s’est ouverte le 15 novembre et doit se clore le 15 mars prochain.

Par contre, “les volumes ne sont pas là”, déplore M. Jardin en écho des premières remontées de chiffres de producteurs de la région.

Tous les marchés sont touchés, de Grignan (Drôme), Villefranche (Rhône) et à Lyon, le spleen des professionnels est palpable. La rareté du produit fait aussi exploser son prix.

Le célèbre, trufficulteur drômois Bernard Fragnol, derrière son stand sur un marché de Lyon.

Bernard Fragnol propose ses truffes noires, qu’il a dû arroser “tous les jours au goutte à goutte à cause de la sécheresse”, à “130 euros les 100 grammes”. Un prix à la hausse pour compenser le manque à gagner.

“À la vente au détail, on est cette année entre 1.200 et 1.400 euros le kilo vu la rareté des truffes sur notre secteur contre 800-900 euros à la même période avec normalement un pic à 1.000 euros à Noël”, explique encore Hervé Jardin.

“Comme on a environ que 10% des trufficulteurs qui peuvent arroser, l’impact est très direct sur notre secteur”, ajoute-t-il.

Le climat est passé de la sécheresse à une pluviométrie élevée avec “400 mm d’eau” tombés de septembre à décembre, soit “une saisonnalité de pluie d’une année normale” qui a rendu 80 à 90 % des truffes “pas jolies, pas matures ou pourries” pour certaines à leur récolte.

 
"Les volumes ne sont pas là" : les trufficulteurs du sud de la Drôme ont vu cette année leur production chuter à cause de la sécheresse

La douceur des températures a fait également sortir des leiodes, de petits coléoptères “qui font des trous dans les truffes”, précise M. Jardin qui compte sur le retour du froid en janvier et février pour les voir partir et pour compléter la maturation des truffes.

Sur l’année 2021, plus de 40 tonnes de truffes noires ont été produites en France qui compte près de 8.000 trufficulteurs, dont 1.000 environ dans le sud drômois, selon la même source.

 

 

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Le marché des truffes est en chute libre

 
Dans le sud de la France, les trufficulteurs du sud de la Drôme ont vu cette année leur production chuter à cause de la sécheresse, alors que leurs plus grosses ventes se font pour les Fêtes. "Avec la sécheresse que nous avons eue, je pense qu'on sera à -60% de la production en volume à la fin de la saison", précise samedi 24 décembre Hervé Jardin, le président du syndicat truffe noire Tricastin-Pays de Grignan-Enclave des Papes (dans le sud de la Drôme) et administrateur à la Fédération française des trufficulteurs (FFT). Il faut compter environ 50 tonnes en moyenne de "tuber melanosporum" ou truffe noire qui se vendent chaque année sur le territoire. Cette année, la saison de leur récolte s'est ouverte le 15 novembre et doit se clore le 15 mars prochain. Par contre, "les volumes ne sont pas là", déplore M. Jardin en écho des premières remontées de chiffres de producteurs de la région. Tous les marchés sont touchés, de Grignan (Drôme), Villefranche (Rhône) et à Lyon, le spleen des professionnels est palpable. La rareté du produit fait aussi exploser son prix. Le célèbre, trufficulteur drômois Bernard Fragnol, derrière son stand sur un marché de Lyon. Bernard Fragnol propose ses truffes noires, qu'il a dû arroser "tous les jours au goutte à goutte à cause de la sécheresse", à "130 euros les 100 grammes". Un prix à la hausse pour compenser le manque à gagner. "À la vente au détail, on est cette année entre 1.200 et 1.400 euros le kilo vu la rareté des truffes sur notre secteur contre 800-900 euros à la même période avec normalement un pic à 1.000 euros à Noël", explique encore Hervé Jardin. "Comme on a environ que 10% des trufficulteurs qui peuvent arroser, l'impact est très direct sur notre secteur", ajoute-t-il. Le climat est passé de la sécheresse à une pluviométrie élevée avec "400 mm d'eau" tombés de septembre à décembre, soit "une saisonnalité de pluie d'une année normale" qui a rendu 80 à 90 % des truffes "pas jolies, pas matures ou pourries" pour certaines à leur récolte.
 
"Les volumes ne sont pas là" : les trufficulteurs du sud de la Drôme ont vu cette année leur production chuter à cause de la sécheresse
La douceur des températures a fait également sortir des leiodes, de petits coléoptères "qui font des trous dans les truffes", précise M. Jardin qui compte sur le retour du froid en janvier et février pour les voir partir et pour compléter la maturation des truffes. Sur l'année 2021, plus de 40 tonnes de truffes noires ont été produites en France qui compte près de 8.000 trufficulteurs, dont 1.000 environ dans le sud drômois, selon la même source.
   
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