Impossible Foods burger
Pat Brown, généticien, fondateur et PDG de Impossible Food, déclare que la technologie alimentaire remplacera bientôt l’utilisation des animaux.
Dans un entretien au Washington Post, il affirme que la mission confiée à la société qu’il a créé de remplacer les animaux par la technologie alimentaire pourra être atteinte d’ici 2035. Il cite notamment l’exemple d’un burger produit par sa société qui consomme 96% de terres en moins, 87% d’eau en moins et 89% de CO2.
Pour autant, la simple la prise en compte de l’environnement n’est pas suffisante, selon lui, pour modifier les comportements alimentaires, le produit doit aussi être aimé des consommateurs. Le produit alimentaire est très dépendant de sa fabrication, notamment pour des consommateurs dont la protection de l’environnement n’est le critère principal et qui s’intéressent d’abord à la qualité du produit, à son prix et à sa valeur nutritionnelle.
Pour un certain nombre de consommateurs, le critère développement durable reste un plus et ne sera pas le critère de choix principal, selon lui, pour essayer des produits issus de la technologie alimentaire. Face au changement climatique, à la baisse de la biodiversité et l’élevage extensif des animaux pour l’alimentation, Pat Brown estime que la fin de l’exploitation animale constitue un enjeu plus important que la fin des énergies fossiles.
Le procédé développé par Impossible Food est avant tout une question de science et de biochimie et amène à considérer le concept de manger comme une expérience sensorielle qui se situe d’abord dans le cerveau. Il s’agit de savoir comment envoyer dans le cerveau des signaux positifs qui sont associés à la consommation de viande même si l’aliment concerné n’est pas issu d’un animal mais d’une plante.
L’objectif de Impossible Food est de faire de l’expérience d’un hamburger végétarien une expérience similaire à celle d’un hamburger de bœuf, notamment du point de vue de l’odorat, de la vue ou du goût. Ce processus amène à s’interroger sur le concept de nourriture neuroscientifique et sur ce qui fait d’un produit carné une viande.
Dans le cadre de ces recherches, les chercheurs en technologie alimentaire ont décomposé un morceau de bœuf, molécule par molécule, pour trouver celle responsable de la saveur de la viande. La molécule concernée est celle de l’hème, une molécule à base de fer qui se retrouve chez tous les êtres vivants, dans des concentrations importantes dans le sang des humains et certains animaux et dans des concentrations beaucoup plus faibles dans les plantes.
Credit: Impossible Foods https://impossiblefoods.com/
Impossible Food part du principe que c’est l’hème qui fait aimer la viande pour ce qu’elle est, avec la couleur rose de la chair et la couleur brune après cuisson. Afin de remplacer l’hème animal, Impossible Food va rechercher l’hème présente dans les plantes telles que le soja et appelé leghémoglobine pour l’utiliser dans sa préparation de steak végétal.
A cet ingrédient va s’ajouter des protéines de blé pour rappeler la texture charnue du boeuf, des protéines de pommes de terre pour l’extérieur croquant, des feuilles de coco pour rappeler la graisse et faire grésiller le steak. Au final, le produit aura l’aspect, la texture et le goût d’un steak de bœuf, point de départ pour le cerveau pour lui permettre de confondre steak de viande et steak végétal.
Si les consommateurs déjà convertis aux steaks végétaux pourraient ne pas voir l’intérêt de ce nouveau steak, les amateurs de viande pourraient en revanche apprécier ses caractéristiques et se tourner plus facilement vers les steak sans viande, et ainsi participer à la lutte contre le réchauffement climatique ou favoriser le développement durable en limitant la production de CO2 par l’industrie alimentaire.
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