La sécheresse attaque durement l’Allemagne

 

Toutes les régions sont touchées par la sécheresse mais surtout  l’Ouest de l’Allemagne, le manque d’eau dû au pic de chaleur estival rend le Rhin difficilement navigable, faisant peser une menace supplémentaire pour une économie allemande déjà affaiblie.

La possibilité d’un arrêt partiel du trafic fluvial de ce fleuve parmi les plus fréquentés du monde constitue un nouveau casse-tête pour l’industrie allemande, déjà éprouvée par la crise du gaz russe et la flambée des prix de l’énergie dans la foulée de la tension en Ukraine.

Roberto Spranzi, patron de DTG, une coopérative de transport maritime de la ville industrielle de Duisbourg, affirme que sa flotte de plus de 100 navires doit déjà limiter ses cargaisons pour éviter tout échouage. “En ce moment, nous devons utiliser trois ou quatre navires alors qu’en temps normal, nous en aurions besoin que d’un seul”, explique-t-il.

Il met en avant le reflux inquiétant à l’entrée du port intérieur de Duisbourg, il note qu'”actuellement, il est à 1,70 m. En théorie, le niveau normal de l’eau est supérieur à deux mètres”. “Nous approvisionnons les usines sur le Rhin en matières premières. Lorsque ce n’est plus possible – ou moins souvent – c’est aussi une menace pour l’industrie allemande”, assure-t-il.

Dans la ville de Kaub, à environ 30 km au sud de Coblence, le niveau de référence devrait même passer sous les 40 cm d’ici la fin de la semaine, ce qui aurait pour conséquence de comprimer encore davantage le trafic.

Vue du Rhin datant du 24 octobre, tout près de la Lorelei, à Oberwesel, en Allemagne.

 
 

Approximativement,  4% du fret est transporté par voie maritime en Allemagne, y compris sur le Rhin, qui prend sa source en Suisse pour traverser plusieurs pays dont la France et l’Allemagne avant de se jeter dans la mer aux Pays-Bas. Le fleuve a regagné en importance ces derniers mois car, pour se détourner en particulier du gaz russe dont elle est dépendante, l’Allemagne veut plus se tourner vers le charbon.

Les plus grandes centrales électriques se situent principalement dans le pourtour rhénan, fleuve clé pour leur approvisionnement. Les plus grandes entreprises allemandes ont déjà prévenu que de fortes perturbations du trafic fluvial pourrait porter un nouveau coup à une économie déjà en proie à des difficultés d’approvisionnement.

La méga compagnie Uniper a déclaré que le faible niveau du Rhin pourrait entraîner un “fonctionnement irrégulier” de deux de ses centrales à charbon en septembre. EnBW, qui exploite des sites dans la région du Bade-Wurtemberg (Sud-Ouest), a également prévenu que les livraisons de charbon pourraient être limitées.

La baisse du niveau du Rhin a entraîné une “augmentation des coûts de transport par tonne”, a prévenu l’entreprise énergétique, qui a déjà constitué des stocks de charbon de manière préventive plus tôt cette année.

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La sécheresse attaque durement l’Allemagne

 
Toutes les régions sont touchées par la sécheresse mais surtout  l'Ouest de l'Allemagne, le manque d'eau dû au pic de chaleur estival rend le Rhin difficilement navigable, faisant peser une menace supplémentaire pour une économie allemande déjà affaiblie. La possibilité d'un arrêt partiel du trafic fluvial de ce fleuve parmi les plus fréquentés du monde constitue un nouveau casse-tête pour l'industrie allemande, déjà éprouvée par la crise du gaz russe et la flambée des prix de l'énergie dans la foulée de la tension en Ukraine. Roberto Spranzi, patron de DTG, une coopérative de transport maritime de la ville industrielle de Duisbourg, affirme que sa flotte de plus de 100 navires doit déjà limiter ses cargaisons pour éviter tout échouage. "En ce moment, nous devons utiliser trois ou quatre navires alors qu'en temps normal, nous en aurions besoin que d'un seul", explique-t-il. Il met en avant le reflux inquiétant à l'entrée du port intérieur de Duisbourg, il note qu'"actuellement, il est à 1,70 m. En théorie, le niveau normal de l'eau est supérieur à deux mètres". "Nous approvisionnons les usines sur le Rhin en matières premières. Lorsque ce n'est plus possible - ou moins souvent - c'est aussi une menace pour l'industrie allemande", assure-t-il. Dans la ville de Kaub, à environ 30 km au sud de Coblence, le niveau de référence devrait même passer sous les 40 cm d'ici la fin de la semaine, ce qui aurait pour conséquence de comprimer encore davantage le trafic. Vue du Rhin datant du 24 octobre, tout près de la Lorelei, à Oberwesel, en Allemagne.
 
 
Approximativement,  4% du fret est transporté par voie maritime en Allemagne, y compris sur le Rhin, qui prend sa source en Suisse pour traverser plusieurs pays dont la France et l'Allemagne avant de se jeter dans la mer aux Pays-Bas. Le fleuve a regagné en importance ces derniers mois car, pour se détourner en particulier du gaz russe dont elle est dépendante, l'Allemagne veut plus se tourner vers le charbon. Les plus grandes centrales électriques se situent principalement dans le pourtour rhénan, fleuve clé pour leur approvisionnement. Les plus grandes entreprises allemandes ont déjà prévenu que de fortes perturbations du trafic fluvial pourrait porter un nouveau coup à une économie déjà en proie à des difficultés d'approvisionnement. La méga compagnie Uniper a déclaré que le faible niveau du Rhin pourrait entraîner un "fonctionnement irrégulier" de deux de ses centrales à charbon en septembre. EnBW, qui exploite des sites dans la région du Bade-Wurtemberg (Sud-Ouest), a également prévenu que les livraisons de charbon pourraient être limitées. La baisse du niveau du Rhin a entraîné une "augmentation des coûts de transport par tonne", a prévenu l'entreprise énergétique, qui a déjà constitué des stocks de charbon de manière préventive plus tôt cette année.
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