Au début de la crise sanitaire, presque tous les experts prédisaient une crise économique globale suite à l’arrêt de l’activité économique et des échanges. Cette deuxième crise ne s’est pas produite en raison notamment des mesures de soutien à l’activité et à l’emploi prises dans la plupart des pays.
Pour autant, ces mêmes experts prédisent maintenant une crise à la fin de la crise sanitaire, lorsque les mesures de soutien à l’économie s’arrêteront. En 2017, alors que l’économie mondiale venait de tourner le dos à la crise de 2008, la Deutsche Bank avait anticipé les causes d’une nouvelle crise financière.
Cette analyse reste d’actualité puisque la pandémie peut être considérée encore aujourd’hui comme une parenthèse dans les interactions économiques entre tous les acteurs mondiaux, publics ou privés. Selon cette analyse, un des éléments qui pouvait expliquer la survenance d’une nouvelle crise était les décisions des banques centrales en faveur de l’augmentation des taux directeurs pour limiter le crédit et de ne plus acheter de la dette.
Ce motif est d’autant plus d’actualité qu’avec la pandémie les États ont continué à largement s’endetter pour soutenir l’activité. Cette situation commence à se traduire par de l’inflation et le premier levier pour limiter l’inflation est d’augmenter les taux directeurs. Une crise pourrait aussi naître de la montée des populismes.
Sur ce motif encore, la pandémie n’a fait exacerber les tensions au sein et entre les nations, en favorisant notamment la migration d’un nombre toujours croissant de réfugiés vers les pays riches. Un autre motif est la marge de manœuvre des États pour faire face à une nouvelle crise car, suite aux mesures prises pour vaincre la crise de 2008, de nombreux experts estiment que les États n’ont plus de marge de manœuvre d’endettement.
A ce titre, le caractère exceptionnel de la crise sanitaire a montré que les États pouvaient s’endetter bien plus, sans pour autant s’interroger sur les limites de cet endettement et son remboursement. Une autre source potentielle de crise évaluée en 2017 est le Brexit et la manière dont il est géré.
A l’heure actuelle encore, toutes les garanties ne sont pas données pour que le Brexit ne finisse pas par s’ouvrir sur une crise malgré les efforts diplomatiques européens et britanniques. La bulle immobilière chinoise était déjà pressentie comme source d’une possible crise à venir. Aussi, la situation récente du promoteur Evergrande, en quasi cessation de paiement, pourrait constituer les prémices de la prochaine crise en fonction de son évolution.
Le Japon est également depuis des années source d’inquiétude pour l’économie mondiale, en raison notamment de son surendettement et de sa population vieillissante, risque que le pays a pour l’instant toujours su juguler. Enfin, l’évolution relativement récente des marchés financiers composés de plus en plus de fonds volatiles et axés sur les matières premières ne permet pas de préjuger du comportement de ces marchés en cas de très forte variation.
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Tous ces éléments alertent sur la possibilité d’une nouvelle crise dès que la crise sanitaire se sera stabilisée. La crise de la Covid-19 est d’ailleurs considérée par la Banque Mondiale comme la pire crise depuis la Grande Dépression en raison, non seulement de la contraction des économies sur l’année 2020, mais surtout en raison du nombre de pays en récession malgré l’aide massive des gouvernements.
L’institution estime ainsi que 70 à 100 millions de personnes pourraient basculer dans l’extrême pauvreté réduisant à néant les progrès accomplis ces dernières années dans la lutte contre la pauvreté. Parallèlement, le ralentissement de l’économie est tel en Chine qu’il met en danger la reprise économique des pays en développement fortement dépendant de l’économie chinoise et qui devraient voir leur PIB reculer d’environ 2,5%.
Il s’agira de la première contraction des PIB de ces pays depuis une soixante d’année. Ayhan Kose, directeur des perspectives de développement de la Banque Mondiale, alerte néanmoins sur la difficulté de construire des perspectives fiables concernant une crise relevant plus d’un désastre naturel, qui reste difficile à maîtriser et à anticiper en l’absence de modèles mathématiques adaptés.
Dans ce contexte, les projections les moins optimistes tablent sur un recul du PIB mondial de l’ordre de 8%, avec un nombre de faillites qui se multiplient, en raison des dettes des entreprises, et avec des taux de croissance des pays qui ne sont pas suffisants pour annuler rapidement les effets de la récession.
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La solution pourrait alors venir des plans d’investissement massifs des gouvernements qui creuseraient l’endettement et augmenteraient le risque d’inflation. A l’échelle de l’entreprise, la pandémie oblige à réinventer et transformer le mode d’organisation et de fonctionnement pour être en capacité de s’adapter en permanence et rester agile face à une situation qui ne cesse d’évoluer.
Si l’innovation semble incontournable, les nouvelles stratégies développées doivent être en mesure de s’adapter à l’évolution imprévisible de la pandémie afin d’être corrigées et réévaluée rapidement au besoin. Dans ce contexte, le développement du télétravail favorise également la cybercriminalité puisque les connexions et les interactions se multiplient et facilitent l’accès à des données sensibles.
L’enjeu devient alors celui de la cybersécurité et du renforcement des systèmes d’information en privilégiant la communication et en renforçant le rôle de l’humain car, s’il est considéré comme le premier vecteur d’attaque, l’individu est aussi considéré comme le premier rempart de la cybersécurité.
Les qualités et l’expérience humaines permettront également à l’entreprise à la fois de s’adapter et apporter les bonnes réponses aux nouvelles demandes et habitudes des consommateurs, comme celle du e-commerce, et aussi d’anticiper et planifier les réorganisations nécessaires à la continuité d’une activité post-Covid.
Dans ce cadre, deux domaines ont commencé à fortement évoluer, celui de la logistique pour tenir compte de l’augmentation des volumes d’achats par correspondance et des adaptations rendues nécessaires pour intégrer les gestes barrières et assurer la sécurité des employés.
L’autre domaine particulièrement impacté est celui de la relation au client pour tenir compte du virage numérique. La réussite du passage des entreprises à une économie post-Covid dépendra de la manière dont a été gérée la période pandémique, les relations de confiance qui se sont développées entre les équipes et les dirigeants et la manière dont ces derniers ont anticipé les besoins et communiqué auprès des salariés.
Dans un deuxième temps, il s’agit dès à présent d’adapter les espaces aux nouveaux modes de travail en présentiel et en distantiel, d’accompagner les équipes à ces changements et d’assurer la lisibilité de l’organisation et des nouvelles priorités que se fixe l’entreprise.
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