MDS-C19 World news staff
AFP
24 Janvier 2021
Face à l'arrivée de nouveaux variants plus contagieux, l'Académie de médecine a recommandé de ne pas parler ou téléphoner dans les transports en commun afin de limiter la propagation du virus.
L'Académie nationale de médecine a recommandé ce vendredi d'éviter de parler et de téléphoner dans les transports en commun, même masqué, mais a rejeté la nouvelle recommandation d'abandonner les masques artisanaux face à l'arrivée de variants plus contagieux du virus du Covid-19.
Suivant les recommandations du Haut Conseil de la Santé publique (HCSP), le ministre de la Santé Olivier Véran a appelé jeudi 21 janvier les Français à ne plus utiliser les masques artisanaux jugés insuffisamment filtrants, ni les masques en tissu industriels les moins filtrants (dits de «catégorie 2»). Un renforcement qui «relève d'un principe de précaution» mais qui «manque de preuve scientifique», a répondu vendredi l'Académie de médecine dans un communiqué, estimant que «l'efficacité des masques grand public n'a jamais été prise en défaut dès lors qu'ils sont correctement portés».
«Un tel changement des recommandations concernant une pratique avec laquelle l'ensemble de la population avait réussi à se familiariser risque de susciter de l'incompréhension et de raviver les doutes sur le bien-fondé des préconisations officielles», poursuit l'Académie. Elle doute également de l'idée d'étendre la distanciation physique de 1 à 2 mètres entre deux personnes, une «proposition défendable en théorie mais inapplicable en pratique». Malgré la «menace» des nouveaux variants, l'Académie recommande «de ne pas modifier les gestes barrière tels qu'ils ont été définis et améliorés depuis plusieurs mois» mais de rappeler les bons comportements. Porter le masque en permanence dans l'espace public «même quand la distanciation physique devient supérieure à 1 mètre», couvrir la bouche et le nez avec le masque…
Le port obligatoire du masque dans les transports en commun, où la distanciation physique ne peut pas être respectée, «doit s'accompagner d'une précaution très simple: éviter de parler et de téléphoner», plaide l'Académie.
Même question dans les cantines
Cette recommandation a le mérite d'inviter chacun à être plus prudent, alors que la situation sanitaire s'aggrave dans le pays. Concrètement, on projette des micro-gouttelettes pas seulement quand on éternue ou qu'on tousse, mais aussi quand on parle. "C'est pour cela que les restaurants sont des hauts lieux de contamination, et qu'il y a un risque dans les cantines en milieu scolaire et en entreprise", souligne Jean-Paul Hamon , président d'honneur de la Fédération des médecins de France (FMF). "Et ces micro-particules vont à plus d'un mètre. Même à l'extérieur, quand les gens discutent devant les bars, à moins d'un mètre, c'est un haut lieu de contamination."