MDS-Staff- 25 Janvier 2021
UNESCO
La République de Corée a découvert son premier cas de COVID-19 le 20 janvier 2020. Les Centres coréens de contrôle des maladies ont immédiatement organisé une réunion avec des sociétés de biomédecine pour leur communiquer la carte génétique du coronavirus publiée par l'OMS, et leur demander de développer des kits de test. Deux semaines plus tard, les kits de test ont été mis au point et leur utilisation a été approuvée au bout d'une semaine. Le 20 février 2020, le nombre de cas a commencé à exploser au sein de la ville de Daegu et dans ses alentours, pour atteindre près de 9000 cas en moins d'un mois, ce qui faisait de la République de Corée à ce moment-là l'un des endroits les plus dangereux du monde. L'ampleur et la rapidité de l'épidémie paraissent incontrôlables.
Le gouvernement a cependant continué à 1) dépister rigoureusement les cas potentiels, 2) tester gratuitement et 3) traiter gratuitement toute personne, quelle que soit sa nationalité. Les patients âgés ou en état critique étaient hospitalisés dans des unités de soins intensifs. Les patients présentant des symptômes moins graves étaient hébergés dans des établissements non médicaux et des établissements de traitement résidentiel en vue d'éviter la pénurie de lits dans les hôpitaux .
Le gouvernement a également mis en place d’importantes mesures visant à coordonner étroitement avec toutes les villes la lutte contre la propagation du virus, y compris l'installation des fameux centres de dépistage « drive-in » et « walk-in », une source d'inspiration pour d'autres pays.
Malgré les préoccupations relatives à la violation des droits des citoyens suite au développement de l'application de suivi GPS pour surveiller les déplacements des personnes, les patients et les personnes infectées n'ont pas été stigmatisés et leurs informations personnelles n'ont pas été rendues publiques. Aucun blocus n'a été mis en place et la liberté de circulation des Sud-Coréens n'a pas été restreinte. L'objectif des plans de déplacement était d'exposer la circulation du virus, et non celle de son porteur. La loi sur le contrôle et la prévention des maladies infectieuses et la loi sur la protection des données personnelles (PIPA) stipulent que toutes les données personnelles doivent être détruites 14 jours après la période d'incubation. Le modèle sud-coréen est intéressant car il montre au monde qu'une approche démocratique et transparente, incluant la participation de la population et une gestion approfondie des cas, est efficace par rapport à des mesures plus strictes.
Cette politique a également été appliquée au niveau local. Le conseil municipal de Gwangju a travaillé en étroite collaboration avec le gouvernement national afin de s'assurer que la ville procède à une gestion individuelle des personnes en quarantaine.
Le soutien aux familles était une priorité pour le conseil municipal : des services de soins étaient offerts aux enfants dont les parents travaillaient et un soutien financier était accordé aux familles à faible revenu. En outre, les patients à faible revenu et les patients potentiels en quarantaine recevaient entre 400 et 1300 dollars des États-Unis par mois.
Daegu et Gwangju sont des villes jumelées depuis 2013. Il y a une affinité entre l'esprit du mouvement démocratique de Daegu (28 février 1960) et celui du mouvement de démocratisation de Gwangju (18 mai 1980), lorsque les habitants de nos deux villes n'ont pas hésité à faire des sacrifices dans leur dévouement à la défense de la justice et de la démocratie.
"déclaration du Maire Lee Yong Sup, ville de Gwangju ".
La solidarité, un trait fort chez les habitants de Gwangju, est devenue encore plus visible en cette période de crise. Pendant que la ville voisine de Daegu combattait l'épidémie du coronavirus, la ville de Gwangju a envoyé un groupe de son personnel médical et de pompiers locaux pour soutenir l'épicentre de la pandémie en Corée du Sud. Dans un autre geste de solidarité, Gwangju a accueilli des patients atteints du COVID-19 de Daegu pour les soigner dans ses hôpitaux.
Gwangju est la ville chef de file de la Coalition des villes contre la discrimination en Asie et Pacifique (APCAD) et membre de la Coalition internationale des villes inclusives et durables de l'UNESCO – ICCAR. Promotrice de nombreux échanges internationaux sur les droits de l'homme, Gwangju accueille depuis 2011 le Forum mondial des villes des droits de l'Homme.
La Coalition internationale des villes inclusives de l'UNESCO – ICCAR, lancée en 2004, est une plateforme de villes qui entreprend un large éventail d'initiatives allant de l'élaboration de politiques, du renforcement des capacités aux activités de sensibilisation. Elle plaide en faveur de la solidarité et de la collaboration mondiales pour promouvoir un développement urbain inclusif, exempt de toute forme de discrimination.
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