Il est connu depuis longtemps que les vents d’ouest qui circulent aux latitudes tempérées sont plus puissants dans l’hémisphère sud que dans l’hémisphère nord mais aucune explication complète n’avait pu être donnée jusqu’à présent. Une équipe de chercheurs vient de publier les résultats d’une étude sur le sujet dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).
L’asymétrie entre l’hémisphère sud et l’hémisphère nord au sujet de la vigueur des tempêtes et des vents d’ouest est bien connu des marins, en particulier lorsqu’ils doivent affronter les vents violents situés au niveau des moyennes latitudes australes et nommés quarantième rugissants ou cinquantième hurlants en référence aux bandes de latitudes concernées. Il n’existait cependant aucune explication définitive pour quantifier cette asymétrie.
Des chercheurs ont décortiqué et isolé les différentes composantes d’un modèle de circulation générale pour définir quels sont les facteurs à l’origine de cette asymétrie et leurs contributions respectives. La moitié de la différence entre l’hémisphère nord et l’hémisphère sud s’explique par les chaînes de montagnes et les continents qui ralentissent le courant d’ouest et l’hémisphère sud étant beaucoup plus océanique aux latitudes moyennes, la circulation des vents est moins perturbée.
L’autre moitié de la différence vient de la circulation océanique qui fournit plus d’énergie aux rails des dépressions dans l’hémisphère sud et contribue à l’émergence de vents d’ouest plus puissants. Au cours de leurs travaux, les chercheurs se sont rendu compte que l’asymétrie entre les deux hémisphères s’était accentuée depuis les années 80.
Cette tendance montre l’intensification des tempêtes et des vents d’ouest dans l’hémisphère sud et elle est conforme aux modèles de climat tenant compte des émissions de gaz à effet de serre issus des activités humaines. La circulation océanique se modifie avec le réchauffement climatique et dans l’hémisphère sud, plus d’énergie est transférée à l’atmosphère, faisant augmenter l’intensité des tempêtes.
Dans l’hémisphère nord, cette influence est compensée par la diminution de température associée au recul de la banquise. L’auteure principale de l’étude, Tiffany A. Shaw, estime que l’amélioration de la compréhension de l’asymétrie entre les deux hémisphères contribue à augmenter la confiance dans les projections climatiques et à aider les sociétés à mieux se préparer aux impacts du changement climatique.
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