Le film “Le Transperceneige”, à la suite d’une tentative ratée de géo-ingénierie ayant conduit à l’éradication de presque toute l’humanité, les survivants vivent désormais tous dans un train.
Afin de lutter contre le réchauffement climatique, les scientifiques utilisent de plus en plus la géo-ingénierie pour proposer des solutions, il s’agit de développer et de mettre en œuvre des techniques visant à manipuler et modifier le climat et l’environnement de la Terre.
Un de ces projets de géo-ingénierie, développé au Nouveau-Mexique dans le cadre de d’une expérience de perturbation stratosphérique contrôlée, appelée Scopex, est menée par deux scientifiques de l’Université de Harvard, Franck Keutsch et David Keith, et financée par des fondations privées et des milliardaires dont Bill Gates au sein d’un programme de recherche sur la gestion du rayonnement solaire.
Le projet Scopex, initié en 2019, vise à injecter des particules en altitudes pour réduire la luminosité du rayonnement solaire et ainsi diminuer la température. Il s’agit d’envoyer un ballon à vingt kilomètres d’altitude pour qu’il relâche des particules de type poussière dans la haute atmosphère pour qu’elles agissent sur la luminosité et la chimie de l’atmosphère.
Les ingénieurs souhaitent ainsi rafraîchir le climat en injectant des aérosols dans l’atmosphère et après avoir d’abord pensé libérer des particules de soufre, ils privilégient désormais le carbonate de calcium. Pour les climatologues, la seule façon de connaître les effets de ce projet sur le climat serait de le mener à grande échelle sur plusieurs décennies.
Cependant, les modélisations réalisées concernant l’injection de particules dans la stratosphère montrent des risques importants de dérèglements climatiques tels que des perturbations des moussons en Asie ou de la sécheresse en Afrique.
Selon Olivier Bouchet, directeur de recherche au CNRS, il faudrait injecter environ 3 millions de tonnes de soufre par an pour refroidir l’atmosphère d’un degré et de manière permanente car les aérosols de soufre ou de carbonate de calcium ont des durées de vie bien inférieurs aux gaz à effet de serre et ces particules pourraient également attaquer la couche d’ozone.
A partir d’août 2019 des dizaines de fondations et d’ONG ont signé une lettre adressée aux huit membres fondateurs du projet Scopex pour leur demander de retirer leur participation. Déjà en 2011, le projet Spice au Royaume-Uni qui prévoyait d’injecter des particules dans la stratosphère avait été annulée face aux critiques soulevées.
En 2022, ce sont plus de 60 experts et scientifiques qui ont signé une lettre pour exprimer leur crainte face aux projets de géo-ingénierie. Ils demandent un positionnement des différents acteurs, gouvernements et des Nations-Unis, pour empêcher que la géo-ingénierie solaire se normalise à l’échelle planétaire et deviennent une option de politique climatique.
Ils rappellent les risques que cette technique fait courir sur les cycles climatiques actuels, sur le développement des plantes ou des cultures si les effets du rayonnement solaire venaient à être modifiés. Un autre risque de la géo-ingénierie est de donner un faux sentiment de victoire et de sécurité contre le changement climatique en dissuadant les gouvernements et les entreprises de poursuivre leurs efforts pour limiter les émissions de CO2.
La lettre appelle également à la signature d’un accord international de non-utilisation pour garantir qu’aucun acteur ne pourra détenir de droits sur les brevets de ces technologies.
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