Une éruption majeure est inévitable

 

Les éruptions volcaniques sont un phénomène naturel normal et font partie de la dynamique terrestre depuis plus de 4,5 milliards d’années. Elles sont constituées par deux principaux types d’éruptions, les éruptions effusives et les éruptions explosives, avec des conséquences sur l’environnement et les populations pouvant fortement varier.

Par exemple, l’éruption effusive du volcan Cumbre Vieja aux Canaries en 2021 était très impressionnante, mais ne présentait qu’un risque limité pour la population. Les scientifiques sont plus vigilants concernant les éruptions explosives, car le rayon d’action de l’éruption est beaucoup plus vaste, une grande quantité de gaz et de cendres est libérée dans la haute atmosphère et ce type d’éruptions génère des nuées ardentes ou des tsunamis pour les volcans situés dans les océans.

La dernière éruption de ce genre a été celle du volcan Hunga Tonga début 2022 dans le Pacifique Sud qui a généré un important panache de cendre et un puissant tsunami. Cette éruption a été catégorisée avec un indice d’explosivité entre 5 et 6 sur 8, l’un des plus importants de la période moderne.

Cependant, par le passé, la Terre a connu des éruptions plus puissantes et dévastatrices, comme celles de Yellowstone il y a 640.000 ans et de Taupo il y a 26.500 ans, toutes deux évaluées à l’indice huit. La dernière éruption de type sept s’est produite en 1815 en Indonésie.

L’éruption du volcan Tambora a tué environ 100.000 personnes, modifié le climat de manière globale et eu un impact important sur l’agriculture, causant de nombreuses famines. Les chercheurs de l’Université de Cambridge estiment, en considérant une population mondiale multipliée par huit depuis cette date et une forte interdépendance des économies, qu’une éruption de cette puissance de nos jours aurait un impact dévastateur pour l’ensemble de la planète.

Dans un article publié dans Nature, ils estiment que nous nous sentons faussement protégés contre ce type de catastrophe naturelle, n’ayant aucune idée du risque que peut représenter une éruption de type sept ou huit. Ce constat est aggravé par le manque d’investissement dans la surveillance des volcans et de moyens à disposition pour faire face à une telle éruption. Pour autant, le risque est bien réel et les archives glaciaires permettent d’estimer la fréquence des éruptions volcaniques majeures.

Selon les auteurs de l’étude, il y aurait une chance sur six qu’une éruption de type sept se produise dans les cent prochaines années. En comparaison, le risque d’une telle éruption est une centaine de fois plus probable que la rencontre avec un astéroïde d’un kilomètre de diamètre, même si l’humanité semble s’être mieux préparée à anticiper une telle collision.

Seulement 27% des éruptions ayant eu lieu depuis 1950 ont été monitorées et un tiers des données récupérées a été mis à disposition dans une base de données mondiale. Si la connaissance des volcans reste encore parcellaire, elle est indispensable pour mieux appréhender le risque volcanique et calculer le risque qu’une éruption dévastatrice puisse se produire.

https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/geologie-il-y-chance-six-quune-eruption-majeure-produise-ici-100-ans-100288/

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Une éruption majeure est inévitable

 

Les éruptions volcaniques sont un phénomène naturel normal et font partie de la dynamique terrestre depuis plus de 4,5 milliards d’années. Elles sont constituées par deux principaux types d’éruptions, les éruptions effusives et les éruptions explosives, avec des conséquences sur l’environnement et les populations pouvant fortement varier.

Par exemple, l’éruption effusive du volcan Cumbre Vieja aux Canaries en 2021 était très impressionnante, mais ne présentait qu’un risque limité pour la population. Les scientifiques sont plus vigilants concernant les éruptions explosives, car le rayon d’action de l’éruption est beaucoup plus vaste, une grande quantité de gaz et de cendres est libérée dans la haute atmosphère et ce type d’éruptions génère des nuées ardentes ou des tsunamis pour les volcans situés dans les océans.

La dernière éruption de ce genre a été celle du volcan Hunga Tonga début 2022 dans le Pacifique Sud qui a généré un important panache de cendre et un puissant tsunami. Cette éruption a été catégorisée avec un indice d’explosivité entre 5 et 6 sur 8, l’un des plus importants de la période moderne.

Cependant, par le passé, la Terre a connu des éruptions plus puissantes et dévastatrices, comme celles de Yellowstone il y a 640.000 ans et de Taupo il y a 26.500 ans, toutes deux évaluées à l’indice huit. La dernière éruption de type sept s’est produite en 1815 en Indonésie.

L’éruption du volcan Tambora a tué environ 100.000 personnes, modifié le climat de manière globale et eu un impact important sur l’agriculture, causant de nombreuses famines. Les chercheurs de l’Université de Cambridge estiment, en considérant une population mondiale multipliée par huit depuis cette date et une forte interdépendance des économies, qu’une éruption de cette puissance de nos jours aurait un impact dévastateur pour l’ensemble de la planète.

Dans un article publié dans Nature, ils estiment que nous nous sentons faussement protégés contre ce type de catastrophe naturelle, n’ayant aucune idée du risque que peut représenter une éruption de type sept ou huit. Ce constat est aggravé par le manque d’investissement dans la surveillance des volcans et de moyens à disposition pour faire face à une telle éruption. Pour autant, le risque est bien réel et les archives glaciaires permettent d’estimer la fréquence des éruptions volcaniques majeures.

Selon les auteurs de l’étude, il y aurait une chance sur six qu’une éruption de type sept se produise dans les cent prochaines années. En comparaison, le risque d’une telle éruption est une centaine de fois plus probable que la rencontre avec un astéroïde d'un kilomètre de diamètre, même si l’humanité semble s’être mieux préparée à anticiper une telle collision.

Seulement 27% des éruptions ayant eu lieu depuis 1950 ont été monitorées et un tiers des données récupérées a été mis à disposition dans une base de données mondiale. Si la connaissance des volcans reste encore parcellaire, elle est indispensable pour mieux appréhender le risque volcanique et calculer le risque qu’une éruption dévastatrice puisse se produire.

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