Louis Torronde
Le 3 Octobre 2020
Deux avancées majeures dans la lutte contre la Covid 19 : l'utilisation de molécules existantes dans des médicaments déjà prescrits et le traitement de patients de la Covid 19 avec des anticorps guérisseurs à base de plasma.
De nombreux instituts de recherches à travers le monde focalisent leur attention sur des traitements et des molécules déjà existantes pour trouver une adaptation qui permette de réduire ou stopper les effets de la Covid 19 . Dans cette course à la découverte d'un traitement, les premiers résultats de tests présentés, d'un côté par l'Institut Pasteur de Lille et d'un autre côté par l'hôpital Hadassah de Jérusalem, permettent d'envisager une avancée importante.
Concernant les recherches portées par l'Institut Pasteur de Lille, tout commence en mars 2020 quand 2 professeurs (Benoît Deprez, aujourd'hui directeur scientifique de l'Institut Pasteur de Lille et le Terence Beghyn, co-fondateur de la start-up APTEEUS), décident de réunir 30 chercheurs sur le Campus de l'Institut Pasteur de Lille pour lutter contre la Covid19, et créent la Task Force Covid 19. . https://apteeus.fr/la-technologie-dapteeus-contre-la-covid19/
Un des objectifs affichés est de pouvoir identifier, parmi les molécules utilisables chez l'homme, une molécule capable de réduire l'infection par le virus SARS-CoV 2. Contrairement à la recherche d'un vaccin qui utilise les composantes du virus que l'on souhaite combattre, la molécule trouvée est le résultat d'un processus appelé repositionnement, c'est-à-dire tester des médicaments déjà donnés en pharmacie et voir s'il n'y a pas une molécule qui pourrait aussi être efficace contre la Covid-19. https://www.rtl.fr/actu/bien-etre/covid-19-coronavirus-pourquoi-la-molecule-prometteuse-de-l-institut-pasteur-reste-secrete-7800862989
Les chercheurs de la Task Force Covid 19, composée d'experts de différents domaines (virologues, pharmaciens, épidémiologistes, généticiens, bioanalystes…), ont ainsi expérimenté le repositionnement de molécules en testant des principes actifs déjà utilisés pour d’autres maladies et pouvant répondre efficacement contre la COVID-19 grâce à une collection de plus de 2.000 molécules de molécules approuvées pour l'usage humain (TEE Library) mis à disposition par la start-up APTEEUS. « Utiliser une molécule déjà utilisée dans d’autres maladies permettrait de gagner un temps considérable face à l'épidémie » explique le Pr Benoît Deprez, directeur scientifique de l'Institut Pasteur de Lille. Ces molécules ont été testées sur des cellules en cultures infectées par le virus et au début de l’été, l’une d’elle s’est révélée particulièrement puissante contre le virus. Cette molécule disposant déjà d'une autorisation de mise sur le marché, le protocole permettra un délai plus rapide dans sa mise en place.
https://coronavirus.pasteur-lille.fr/recherche-covid-19/
Par cette collaboration avec la start-up APTEEUS, les chercheurs ont concentré leurs efforts sur une identification rapide de médicaments en mesure de bloquer le virus parmi ceux qui existent déjà et qui sont disponibles, homologuées et déjà mis sur le marché à travers le monde. L'intérêt de la molécule qui a été découverte par ce processus apparaît double : si la prise du médicament se fait au moment des premiers symptôme, son effet réduirait la charge virale dans l'organisme et éviterait ainsi la contagion ; s'il est pris plus tard, il s'opposerait au développement des formes graves de la Covid-19. Pour l'heure, le nom de la molécule reste secret mais le traitement pourrait être accessible début 2021. https://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Nouvelles/Fiche.aspx?doc=covid-19-institut-pasteur-de-lille-découvre-une-molécule-efficace.
APTEEUS La voix du nord 2015 .
Un des points forts du produit testé est qu'il développe pas ou peu d'effets secondaires. Le principe actif vient se concentrer sur les parties infectées par le virus : dans les voies aériennes et les poumons. Après ces premiers résultats encourageants, il est prévu que les tests se poursuivent en proposant à des patients de participer à un essai clinique, avant une mise sur la marché. . https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/les-infos-de-5h-covid-19-l-institut-pasteur-de-lille-aurait-trouve-une-molecule-miracle-7800861793
Pour l'heure, les équipes de l'Institut Pasteur de Lille préfèrent taire le nom de cette molécule. "Nous avons prouvé que son principe actif peut tuer le virus à une concentration trente fois inférieure à celle qui est basiquement proposée." souligne le Pr Benoît Déprez, directeur scientifique de l'Institut Pasteur de Lille. https://www.topsante.com/medecine/maladies-infectieuses/zoonoses/nouveau-medicament-covid-19-institut-pasteur-lille-638735
Les seuls éléments connus à ce jour font état d'un usage traditionnel pour d'autres pathologies, sans aucun lien avec la Covid-19 ,dans plusieurs pays européens et que l'effet sur la Covid 19 permettrait de limiter la propagation du virus dans l'organisme avec très peu, voire aucun effet secondaire. https://www.connexionfrance.com/French-news/Miracle-molecule-medication-effective-against-Covid-found-at-Institut-Pasteur-in-Lille-France
Le second traitement qui porte de nombreux espoirs est celui proposé en avant première mondiale par l'hôpital Hadassah de Jérusalem qui a pu procéder à un traitement vaccinal passif du coronavirus par un sérum IgG (L'immunoglobuline G (IgG) est une molécule anticorps et l'une des protéines les plus abondantes dans le sérum humain) : il s'agit d'injecter à des patients malades des anticorps guérisseurs, riche en plasma provenant de patients en convalescence de la Covid 19.
Le point de départ de ce projet a été la collecte par l'hôpital des anticorps riches en plasma auprès des patients du coronavirus en convalescence, afin de produire un traitement pour les patients gravement malades. Une fois ce plasma collecté, il a été traité par la société Kamada au kibboutz Beit Kama dans le Néguev pour fabriquer un sérum à base d'anticorps igg pour le traitement des patients sévères. Si l'hôpital Hadassah a pu administrer le premier vaccin passif à une patiente dans un état très grave, c'est parce que Kamada est la première entreprise au monde à terminer la production d’une dose d’IgG pour COVID 19. L'état de la patiente après cette injection reste stable et permet d'envisager une suite optimiste et favorable à ce traitement. https://hassidout.org/coronavirus-lhopital-hadassa-de-jerusalem-est-le-premier-hopital-au-monde-a-traiter-les-patients-avec-un-nouveau-medicament-a-base-de-plasma/
Ce résultat est dans la continuité de l'étude nationale lancée dès avril au Canada pour analyser les bénéfices du transfert de de plasma convalescent auprès de patients atteints par la Covid 19. Les derniers résultats publiés dans l’American Journal of Pathology laissent présager que les effets seraient semblables à ceux observés lorsque l'on administre le remdesivir, un antiviral expérimental, et serait sans effet secondaire. https://www.journaldequebec.com/2020/06/03/des-resultats-encourageants-pour-le-plasma-convalescent
Louis Tourronde