Qui connaissait, Françoise Bourdin, écrivain a succès, mais inconnue des Français

 

Françoise Bourdin, romancière aux multiples best-sellers, est morte le dimanche 25 décembre à l’âge de 70 ans, elle n’était jamais invitée sur les émissions de TV ou de radio, elle était très rarement citée dans les pages littéraires des journaux, pourtant elle comptait parmi les dix écrivains les plus vendus en France.

Elle disait en 2019 avec une grande amertume,”Il y a un certain mépris pour la littérature populaire”, cependant elle avait vendu plus de 15 millions de livres, traduits en 12 langues. En près de 50 romans, Françoise Bourdin avait “su conquérir un large lectorat, avec ses histoires familiales, ses drames et ses joies, son écriture limpide et ciselée”, soulignait la patronne d’Editis, Michèle Benbunan. Tous étaient presque assurés d’être des best-sellers, certains ont été adaptés à la télévision, comme Terre indigo.

Terre indigo

La serie a succes,”Terre Indigo
 
 
“Les équipes du groupe (Editis) gardent le souvenir d’un auteur, créatrice, rigoureuse dans l’écriture et proche de ses lecteurs, d’une femme élégante, passionnée et indépendante, qui aimait parler de son amour pour la vitesse, pour les chevaux et les voitures”. La romancière à la voix légèrement rocailleuse de fumeuse impénitente avait choisi de vivre loin de Paris, et revendiquait d’écrire “des histoires qui nous ressemblent”, centrées sur des histoires de famille.

“Les gens qui méprisent ce que j’écris n’en ont évidemment jamais lu un seul paragraphe. C’est très injuste. C’est un a priori élitiste”, se défendait-elle devant l’AFP. Mais “je ne déçois pas mon lectorat”. “Ceux qui prennent la peine de me lire y trouvent un certain plaisir”.

“À un moment, on s’est dit que mon lectorat, majoritairement féminin et âgé de plus de 50 ans, allait s’effriter”. “En réalité, ça ne s’est pas passé comme ça. Mon lectorat s’est reconstitué avec les filles qui trouvaient un de mes bouquins chez leur mère et en achetaient à leur tour. Ça continue et c’est super…”, expliquait Françoise Bourdin.

Elle est née à Paris en 1952, Françoise Bourdin dont les parents étaient des artistes. Ses parents, Georges Bourdin et Geori Boué, étaient des chanteurs lyriques réputés, enchaînant les tournées à l’étranger.

Elle se souvient avoir vu sa mère interprétant le rôle-titre de Mireille, l’opéra de Charles Gounod, au théâtre d’Arles. “Quand Mireille meurt dans les bras de son amant, je me suis mise à pleurer toutes les larmes de mon corps, étonnée de voir le public, debout, applaudir à tout rompre”, aimait-elle à raconter.

“Je ne voyais pratiquement jamais mes parents”, disait-elle, sans amertume. Elle gardait de cette époque une impression enivrante de liberté. Elle découvre la littérature en puisant dans la vaste bibliothèque de son père et se passionne pour Giono, Colette, Mauriac; puis Baudelaire et Nerval, remplacés par Proust, Tolstoï, les soeurs Brontë, Sartre, Zola, Dumas et Hugo…

L’adolescente “brise-fer” écrit également des nouvelles et bientôt un premier roman (Les soleils mouillés) que Julliard publie en 1972 alors qu’elle n’est pas encore majeure. Un deuxième roman, De vagues herbes jaunes, paraît l’année suivante et sera adapté pour la télévision par Josée Dayan.

Lors du décès de son père en 1973 bouleverse les cartes. Françoise Bourdin ressent le besoin de s’enivrer de nouvelles sensations. Il y a cette “passion dévorante” des chevaux. Dans son petit cabinet de travail, elle gardait une photo d’elle au grand galop (et sans casque!) sur une piste de Maisons-Laffitte. Elle possédait aussi une Triumph Spitfire – un petit cabriolet anglais – pour assouvir son besoin “d’aller vite”.

Son amour pour l’écriture reviendra après la naissance de ses filles, Fabienne et Frédérique. À partir de 1994, date de sa première collaboration avec Belfond, elle a publié trente-six romans. Son dernier ouvrage, un si bel horizon, avait été publié début 2022 aux éditions Plon où elle avait suivi son éditrice depuis plus de 10 ans, Céline Thoulouze.

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Qui connaissait, Françoise Bourdin, écrivain a succès, mais inconnue des Français

 
Françoise Bourdin, romancière aux multiples best-sellers, est morte le dimanche 25 décembre à l'âge de 70 ans, elle n'était jamais invitée sur les émissions de TV ou de radio, elle était très rarement citée dans les pages littéraires des journaux, pourtant elle comptait parmi les dix écrivains les plus vendus en France. Elle disait en 2019 avec une grande amertume,"Il y a un certain mépris pour la littérature populaire", cependant elle avait vendu plus de 15 millions de livres, traduits en 12 langues. En près de 50 romans, Françoise Bourdin avait "su conquérir un large lectorat, avec ses histoires familiales, ses drames et ses joies, son écriture limpide et ciselée", soulignait la patronne d'Editis, Michèle Benbunan. Tous étaient presque assurés d'être des best-sellers, certains ont été adaptés à la télévision, comme Terre indigo. Terre indigo
La serie a succes,"Terre Indigo
 
 
"Les équipes du groupe (Editis) gardent le souvenir d’un auteur, créatrice, rigoureuse dans l’écriture et proche de ses lecteurs, d’une femme élégante, passionnée et indépendante, qui aimait parler de son amour pour la vitesse, pour les chevaux et les voitures". La romancière à la voix légèrement rocailleuse de fumeuse impénitente avait choisi de vivre loin de Paris, et revendiquait d'écrire "des histoires qui nous ressemblent", centrées sur des histoires de famille. "Les gens qui méprisent ce que j'écris n'en ont évidemment jamais lu un seul paragraphe. C'est très injuste. C'est un a priori élitiste", se défendait-elle devant l'AFP. Mais "je ne déçois pas mon lectorat". "Ceux qui prennent la peine de me lire y trouvent un certain plaisir". "À un moment, on s'est dit que mon lectorat, majoritairement féminin et âgé de plus de 50 ans, allait s'effriter". "En réalité, ça ne s'est pas passé comme ça. Mon lectorat s'est reconstitué avec les filles qui trouvaient un de mes bouquins chez leur mère et en achetaient à leur tour. Ça continue et c'est super...", expliquait Françoise Bourdin. Elle est née à Paris en 1952, Françoise Bourdin dont les parents étaient des artistes. Ses parents, Georges Bourdin et Geori Boué, étaient des chanteurs lyriques réputés, enchaînant les tournées à l'étranger. Elle se souvient avoir vu sa mère interprétant le rôle-titre de Mireille, l'opéra de Charles Gounod, au théâtre d'Arles. "Quand Mireille meurt dans les bras de son amant, je me suis mise à pleurer toutes les larmes de mon corps, étonnée de voir le public, debout, applaudir à tout rompre", aimait-elle à raconter. "Je ne voyais pratiquement jamais mes parents", disait-elle, sans amertume. Elle gardait de cette époque une impression enivrante de liberté. Elle découvre la littérature en puisant dans la vaste bibliothèque de son père et se passionne pour Giono, Colette, Mauriac; puis Baudelaire et Nerval, remplacés par Proust, Tolstoï, les soeurs Brontë, Sartre, Zola, Dumas et Hugo... L'adolescente "brise-fer" écrit également des nouvelles et bientôt un premier roman (Les soleils mouillés) que Julliard publie en 1972 alors qu'elle n'est pas encore majeure. Un deuxième roman, De vagues herbes jaunes, paraît l'année suivante et sera adapté pour la télévision par Josée Dayan. Lors du décès de son père en 1973 bouleverse les cartes. Françoise Bourdin ressent le besoin de s'enivrer de nouvelles sensations. Il y a cette "passion dévorante" des chevaux. Dans son petit cabinet de travail, elle gardait une photo d'elle au grand galop (et sans casque!) sur une piste de Maisons-Laffitte. Elle possédait aussi une Triumph Spitfire - un petit cabriolet anglais - pour assouvir son besoin "d'aller vite". Son amour pour l'écriture reviendra après la naissance de ses filles, Fabienne et Frédérique. À partir de 1994, date de sa première collaboration avec Belfond, elle a publié trente-six romans. Son dernier ouvrage, un si bel horizon, avait été publié début 2022 aux éditions Plon où elle avait suivi son éditrice depuis plus de 10 ans, Céline Thoulouze.
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