Lors d’un voyage dans l’espace, le corps ne réagit pas de la même façon que sur Terre car il est soumis à un environnement anormal. Un des premiers facteurs qui va influencer la santé est la micropesanteur, il s’agit de la gravité extrêmement réduite à laquelle est soumis l’espace et qui va affecter le corps et la santé cardiovasculaire.
Les muscles et les os ont tendance à s’affaiblir car ils n’ont pas besoin de supporter le poids du corps de la même manière que sur Terre. Selon le docteur Raffi Kuyumjian, médecin chef de l’agence spatiale canadienne, la masse osseuse et la masse musculaire des astronautes diminuent de 1% par mois et ils peuvent aussi grandir en raison du relâchement des muscles et des os.
Au retour sur Terre, la récupération musculaire et osseuse prendra la même durée que celle du séjour dans l’espace. De même, les astronautes doivent faire face à un niveau de radiation 100 fois plus élevé que sur Terre malgré leur combinaison. Cette exposition pour une journée dans l’espace revient, par exemple, à faire 5 radiographie pulmonaire sur Terre.
Radiations dans l’espace
L’incidence de ces radiations n’est pas encore connue mais pourrait favoriser le développement des cancers ou causer d’autres dommages temporaires ou permanents et seule l’observation des éventuels problèmes de santé après leur apparition permettra d’affiner les connaissances.
L’allongement de la durée des missions dans l’espace va aussi permettre de savoir si les effets constatés sur les voyages courts ont des risques d’augmenter ou s’ils restent identiques quelle que soit la durée du voyage. Afin de limiter au maximum les effets indésirables des voyages spatiaux, les astronautes font environ 2 heures d’exercice quotidiens dans l’espace pour solliciter les muscles et le cœur. Une rééducation est aussi nécessaire au retour sur Terre pour se réadapter à l’environnement terrestre.
Pour autant et selon les connaissances médicales actuelles, toutes les capacités ne sont pas récupérées à l’identique car il apparaît que la formulation moléculaire à l’intérieur des os est définitivement perdue. La prévention concerne aussi la santé mentale et les astronautes sont en contact régulier avec des psychologues, y compris pendant le voyage spatial.
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L’effet de la microgravité sur le muscle cardiaque a été étudié et présenté à la conférence annuelle de l’American College of Cardiology à Washington en 2014. Le cœur ne faisant autant d’effort dans l’espace que sur Terre, la masse musculaire diminue et les exercices auxquels sont soumis les astronautes pendant leur voyage vont permettre de maintenir un cœur sain et préserver leur santé, d’autant plus nécessaire que le voyage sera long, comme pour aller sur Mars par exemple.
L’étude réalisée sur le muscle cardiaque a été suivie par 12 astronautes spécialement formés pour photographier leur cœur dans la station spatiale internationale grâce à une machine à ultrason. Les images ont montré que le cœur s’était arrondi de 10%, tel que l’avait prédit les modèles mathématiques.
Cette découverte devrait permettre de mieux comprendre comment réagit le cœur face à des situations de stress notamment et aider à mieux appréhender les pathologies cardiovasculaires sur Terre. La déformation du muscle cardiaque en microgravité, qui disparaît rapidement après le retour sur Terre, peut signifier que le coeur fonctionne moins bien. Si les effets à long terme de ce phénomène ne sont pas encore connus, d’autres conséquences des voyages spatiaux sont mieux documentées, telles que les chutes de tension artérielle par exemple. Les scientifiques surveillent également les effets des radiations qui pourraient accélérer l’athérosclérose.
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