Les tensions entre la Chine et les États-Unis et plus récemment le conflit en Ukraine ont requestionné les principes de souveraineté nationale notamment dans les domaines technologiques et numériques, et à ce titre, les pays européens semblent moins préparés que leurs concurrents pour relever ce défi.
En France notamment, le débat s’est longtemps focalisé sur les choix des entreprises et des administrations de stocker leurs données auprès de certains prestataires, comme par exemple chez AWS ou chez Google. Ces choix se sont faits sans solliciter ou en sollicitant trop peu les différents acteurs de ce domaine, qu’il s’agisse d’entreprises, de hauts fonctionnaires ou de cabinets de conseil, qui ont alors décidé d’utiliser les réseaux sociaux pour dénoncer le manque de vision du gouvernement français en la matière.
Ils ont également critiqué le choix d’organiser une conférence sur le sujet au ministère de l’économie avec des représentants des GAFAM plutôt que de privilégier des débats entre spécialistes en vase clos sans avoir recours à un avis externe. Ces critiques se sont révélées être de moins en moins constructives et s’orienter de plus en plus vers des thèses complotistes, comme par exemple le risque que des données d’airbus tombent aux mains de Boeing via la plateforme Google Cloud ou que l’administration américaine se saisissent de données sensibles en invoquant le Cloud Act.
Les tenants de ces argumentaires font le choix de ne pas tenir compte de l’existence des pratiques et des contrats commerciaux en vigueur qui garantissent la sécurité des données hébergés, même lorsque des données d’entreprises concurrentes sont hébergées sur une même plateforme, et prévoient des sommes astronomiques en dommages et intérêts en cas de manquements de la part des hébergeurs.
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