Une des caractéristiques principales de la gestion de la pandémie est le caractère innovant des solutions proposées pour lutter contre la Covid-19, en premier lieu le traitement avec un vaccin ARN qui n’avait jamais été administré jusque-là.
Même s’il s’agit d’une réussite, les innovations restent un pari sur l’avenir car aucune comparaison ne permet de dire si le pari sera réussi ou pas. Il s’agit principalement d’une question de confiance envers celui ou ceux qui développent l’innovation. A cela s’ajoute, dans le cas de la pandémie, le fait que les innovations vont toucher un sujet hautement sensible et délicat, celui de la santé, et donc la vie et la mort de chacun de nous.
Cette spécificité explique que depuis des décennies des organismes de contrôle et de certification ont été mis en place avec des protocoles bien spécifiques pour valider les produits pharmaceutiques et autoriser leur mise sur le marché.
Ces protocoles ont été développés en tenant compte du temps de la science et de la sécurité, d’où des innovations qui mettent la plupart du temps plusieurs années à franchir toutes les étapes. Dans le cas présent, la propagation de la Covid-19 a été si soudaine et planétaire, que le temps habituellement réservé à la validation a dû être raccourci.
L’adaptation des protocoles a permis à plusieurs innovations, tels que les vaccins, d’être mises sur le marché en moins d’une année.Pour autant, la plupart des organismes de certifications sont restés vigilants pour s’assurer que des innovations qui ne respectaient pas les protocoles ne soient pas validées, comme pour les vaccins russe et chinois par exemple.
Ces organismes ont aussi confirmé la primauté accordée à la sécurité des produits en décidant de mettre en place une surveillance particulière pour les vaccins Astrazeneca et Johnson & Johnson qui présentent des effets secondaires rares mais graves.
Ces contrôles en temps réel et à l’échelle planétaire étalent sur la place publique les risques inhérents aux innovations et aux vaccins en particulier, que sont des risques rares mais graves de complications médicales. Ces risques concernent tous les vaccins mais ils sont habituellement beaucoup moins médiatisés alors que les recommandations scientifiques, elles, ne varient pas, à savoir que les bénéfices restent supérieurs à l’absence de vaccination.
Mais avec l’accélération des protocoles, des doutes subsistent sur la manière dont ont été réalisées les évaluations et ainsi sur l’efficacité réelle des vaccins et leurs effets secondaires. Dans ces conditions, c’est la confiance du public envers les développeurs des vaccins, la transparence dans le processus global de développement et la perception individuelle du risque à courir et du bénéfice à tirer de la vaccination qui permettront d’améliorer l’acceptabilité des vaccins et la couverture vaccinale.
Pour d’autres types de traitements, tels que l’hydroxychloroquine par exemple, la crise a mis en évidence en les médiatisant, les divergences entre les différentes approches, divergences qui auparavant seraient restées cantonnées au monde scientifique.
L’innovation est devenue le maître mot pour permettre à la planète de sortir de la crise. Il va s’agir d’innovations dans le domaine médical, avec les vaccins notamment, mais aussi sociétal, pour aider le public à vivre avec le virus au quotidien, à se réunir dans des lieux publics et des lieux clos, en permettant de ne plus être contraint par des mesures barrières trop strictes. Ainsi en terme de brevet, l’office européen des brevets constate une nette augmentation du nombre de brevets déposés, notamment par la France, la Finlande ou l’Italie, y compris pour les produits pharmaceutiques avec Sanofi notamment
Sur les aspects de la vie quotidienne, les innovations visent par exemple à développer la commande vocale pour éviter les pressions tactiles et ainsi les risques d’infection par le toucher, tel que pour les ascenseurs notamment.
Le retour à la vie normale dans les lieux publics et clos peut passer la détection de la présence du virus dans l’air et l’utilisation de détecteurs spécifiques, tel que celui développé par une société française, ou la généralisation de l’impression de visière grâce à des imprimantes 3D.
Après un an de lutte contre le virus, la recherche médicale continue d’avancer grâce à des paris innovants notamment sur les traitements possibles du virus et de ses effets. Plus il y aura d’essais, plus la proportion à trouver la solution adaptée qui permette de soigner la Covid-19 sera importante. Parmi ces paris novateurs, il est intéressant de citer un angle d’approche différent porté par un laboratoire canadien qui étudie la Covid-19 comme une maladie vasculaire et non une maladie respiratoire.
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Parallèlement, divers produits peuvent être commercialisés, sans besoin d’autorisation médicale, tout en proposant des effets anti-Covid. Souvent ces produits vont permettre de rassurer des utilisateurs en proposant des moyens de soigner la Covid-19 même si l’efficacité de ces produits n’est pas complètement avérée. C’est le cas par exemple de l’utilisation des purificateurs d’air qui s’appuient sur la possible contamination par aérosol et par les gouttelettes présentes en suspension dans l’air, confortés dans ce diagnostic par des études américaines notamment.
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Le PuriCare agit comme purificateur d’air portable à même notre visage.
Toutes les recherches et innovations développées pour lutter contre la Covid-19 sont indispensables car elles sont synonymes du retour à la vie normale. Dans ce contexte, le rôle de financeurs prêts à prendre des risques pour le développement d’ innovations est primordial. Ce fût le cas avec le vaccin au début de la pandémie, les Etats-Unis ayant fait le pari d’un vaccin innovant et ont mis à disposition les ressources nécessaires pour permettre un développement rapide alors que l’Europe, en comparaison, a été plus frileuse sur la prise de risque qu’elle s’autorise à prendre. Ce pari s’est révélé gagnant, puisque parmi les prétendants, les vaccins à l’efficacité reconnue et soulevant le moins d’interrogation quant aux risques secondaires, sont les deux vaccins les plus innovants, à base d’ARN.
Louis Tourronde