Anti vaccin a Montreal au debut du 20 eme siecle
La méfiance vis-à-vis des dangers des vaccins a toujours existé, elle remonte à la découverte des premiers vaccins et celui de la variole au XVIIIème siècle. A l’époque, les connaissances scientifiques sont encore limitées et les oppositions sont plus politiques et philosophiques avec notamment le mouvement hygiéniste qui pense qu’une meilleure hygiène de vie suffit à éradiquer la maladie. La variole a ensuite pu être éradiquée grâce à l’obligation vaccinale à l’échelle mondiale couplée à une surveillance épidémique et la lutte contre l’habitat insalubre.
La defiance des Francais contre le vaccin de la rage de Louis Pasteur
La défiance vis-à-vis des vaccins s’est aussi développé en raison d’erreurs médicales, telles que celle pour la vaccination contre la tuberculose à Lübeck en Allemagne en 1929, même si le principe du vaccin n’était pas en cause. Plus récemment, le mouvement antivaccin s’est focalisé sur l’utilisation d’adjuvants, tel que l’aluminium après que des personnes vaccinées ont développée certaines pathologies et sur le risque de développer des maladies graves, telle que de la sclérose en plaque avec le vaccin contre l’hépatite B.
Mais si les études scientifiques menées concluent à l’absence de liens de causalité directe entre le vaccin et ces maladies, la méfiance vis-à-vis de l’indépendance de ces études et l’absence de certitudes catégoriques alimentent les théories du complot et les doutes sur l’efficacité de la vaccination.
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Les raisons qui amènent à délégitimer le vaccin contre la Covid-19 sont identiques pour tous les vaccins et concernent notamment le doute sur le rapport bénéfice/risque de la vaccination ou l’affirmation que l’hygiène suffit à limiter la propagation du virus.
A ces arguments traditionnels s’ajoute désormais le risque lié à la modification de notre ADN en raison de l’utilisation de vaccins à ARN messager. Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale à la faculté de médecine de l’université de Genève, rappelle que les antivaccins, s’ils sont médiatisés, restent très minoritaires, environ 3,5% de la population française par exemple, à ne pas confondre avec les indécis qui accepteront de se faire vacciner s’ils reçoivent des assurances complémentaires.
Ainsi, il est possible d’affirmer que si le développement du vaccin a été rapide, il le doit à la mondialisation de l’épidémie qui a permis d’accélérer le recrutement de groupes test pour évaluer l’efficacité du vaccin. De plus, l’efficacité du vaccin s’observe à la lecture des taux de vaccination par pays puisqu’il y a bien une corrélation entre diminution des hospitalisations et couverture vaccinale, comme par exemple en comparant le Portugal et la Russie.
Il est également important de retenir que le vaccin n’a pas pour objectif de stopper la transmission mais de la diminuer de manière suffisante pour limiter au maximum la propagation du virus. Enfin, il est à noter que d’une part la transformation de l’ADN n’est pas possible car l’ARN messager injecté par le vaccin est détruit en peu temps dans notre corps d’où la nécessité de faire des rappels et d’autre part que le développement d’effets secondaires graves est inhérent à tout processus médical et que seule la rareté de l’effet secondaire permet de valider le ratio bénéfice/risque.
Au regard des ravages de l’épidémie sur des populations, souvent autochtones, supposées avoir une bonne hygiène de vie, il est aussi possible de conclure que la seule hygiène de vie ne suffit pas à lutter contre la Covid-19.
Les arguments des antivaccins peuvent être classés en trois grandes catégories : remise en cause des informations officielles, notamment concernant l’efficacité du vaccin, la crainte des effets secondaires et la liberté de choisir ou pas d’être vacciné.
La remise en cause des informations officielles est l’argument traditionnel des anti. Dans les années 90, l’industrie du tabac a par exemple dénoncé l’inutilité d’augmenter le prix du tabac au motif que le marketing avait peu d’impact sur les habitudes de consommation, la même rhétorique a été reprise dans les années 2010 par l’industrie des boissons sucrées.
Les arguments liés aux effets secondaires à la vaccination se retrouvent dans les années 80 lorsque les anti-ceintures de sécurité obligatoires prenaient en référence les accidents mortels qui avaient pu être évités parce que la ceinture n’avait pas été mise ou lors de l’apparition de paquets de tabac neutre qui devait faire baisser le prix du tabac et ainsi le rendre plus accessible aux jeunes.
Enfin, l’argument de la liberté individuelle est omniprésent qu’il s’agisse de défendre la liberté de ne pas porter la ceinture de sécurité, la liberté de fumer, la liberté de boire des boissons sucrées, et ce quel que soit l’impact sur la santé ou le nombre de vies que ces mesures proposent de sauver. La totalité de ses arguments se retrouvent actuellement pour le vaccin contre la Covid-19 et comme par le passé il est vraisemblable que les raisons sanitaires et de bon sens des mesures de protection prises démontreront rétroactivement l’aberration de ces arguments.
Les antivaccins peuvent aussi s’appuyer sur les théories conspirationnistes qui ont pu facilement se propager en raison de la spécificité de la crise de la Covid-19 et sa gestion qui ont pris de court gouvernements et scientifiques.
Ainsi, la communication officielle depuis le début de la pandémie est faite de discours contradictoires pour masquer l’ignorance face à la situation ou pour rassurer en faisant preuve d’un volontarisme démagogue et optimiste. Cette communication est également orientée de manière à remporter la guerre de l’information, telle que celle entre les États-Unis et la Chine notamment.
Sur le plan scientifique, il est nécessaire de se rappeler que la recherche et le progrès sont avant tout faits d’essais ratés, de tests ou d’erreurs répétées jusqu’à la découverte de la bonne solution. Dans ce contexte, l’information donnée en temps réel ne peut que délivrer des messages contradictoires d’un jour sur l’autre et incomplets, avec pour conséquence d’entretenir le doute et la panique auprès d’une population qui réclame des certitudes.
Les théories du complot profitent de ces doutes pour proposer un argumentaire souvent démagogue mais non totalement ou pas du tout vérifié, comme les moyens proposés pour lutter contre la Covid-19 en passant par l’eau de javel ou l’ail jusqu’à l’automédication non supervisée qui peut se révéler dangereuse, comme avec l’hydroxychloroquine par exemple.
La bataille observée pour trouver l’origine du virus a aussi permis à de nombreuses théories de proliférer, tel que celle du vaccin créé intentionnellement par l’homme et contrôlé grâce à une puce intégrée dans le vaccin ou via la 5G, mais aussi la théorie du virus créé pour réduire la population la plus pauvre et celle bénéficiant des minimas sociaux pour permettre aux plus aisés de vivre plus confortablement.
Enfin, si l’incertitude face au virus facilite l’adhésion à des solutions ne faisant pas consensus mais argumentées scientifiquement, comme certaines solutions avancées par le Professeur Raoult en France, la culture des réseaux encourage aussi le développement des théories complotistes dès lors que ces théories permettront à des influenceurs.ses de toucher un public plus large en relayant des idées qui rencontrent un écho favorable auprès de leur public.
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