Un nouveau variant hybride, signalé samedi par les autorités sanitaires du Vietnam, semble être une déclinaison de Delta, a indiqué mardi la Dr Maria Van Kerkhove, responsable technique de la lutte contre la COVID-19 au sein de l’agence.
PHOTO MARTIAL TREZZINI, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS
Le variant B.1617, considéré comme partiellement responsable de l’explosion de la pandémie en Inde et qui s’est depuis étendu à plus de 50 territoires, compte trois sous-lignées distinctes.
L’OMS avait classé le mois dernier la totalité du variant comme « préoccupant », mais a indiqué mardi que seule une sous-lignée doit à présent être considérée comme telle.
« Il est devenu évident que davantage de risques pour le public sont associés au B.1617.2, tandis que des taux de transmission moindres ont été observés avec les autres sous-lignées », a indiqué l’OMS dans son point épidémiologique hebdomadaire sur la pandémie.
Le B.1617.2 demeure qualifié de préoccupant, de même que trois autres variants du virus, considérés comme plus dangereux que la version originale, car plus contagieux, mortels ou parce que les vaccins pourraient ne pas offrir de protection contre eux.
L’OMS avait attribué lundi des lettres grecques aux noms scientifiques des différents variants tels que Alpha, Beta, Gamma. Cette initiative vise notamment à éviter des appellations « stigmatisantes et discriminatoires » pour les pays et territoires où ils sont apparus.
« Nous continuons d’observer une transmissibilité en nette hausse et un nombre croissant de pays qui signalent des flambées liées à ce variant », note l’OMS, qui juge « prioritaire » de conduire « de nouvelles études » sur son impact.
Un nouveau variant, signalé samedi par les autorités sanitaires du Vietnam, semble être une déclinaison de Delta, a indiqué mardi la Dr Maria Van Kerkhove, responsable technique de la lutte contre la COVID-19 au sein de l’agence.
« Nous savons que le B.1617.2 a une transmissibilité accrue, ce qui signifie qu’il peut se répandre plus facilement entre les gens », a-t-elle souligné.
La sous-lignée B.1617.1 a en revanche été rétrogradée à la catégorie de « variant d’intérêt », et baptisée Kappa.
Quant au B.1617.3, il n’est plus considéré comme intéressant par l’OMS et ne s’est pas vu attribuer de lettre grecque en raison de sa relative faible occurrence.
Les deux pays les plus vaccinés au monde , le Royaume Uni et Israël , voient leur courbe de contamination et des hospitalisations montée dangereusement.
Le Royaume Uni est passé de 1984 contaminés au 6 Mai 2021 à 11 000 cas le 22 Juin et en Israël où il n’y avait plus de cas , il y a 15 jours .
En Israël , le chiffre des nouveaux contaminés est passé à 90 cas le 23 Juin . Plus inquiétant , 40 % de ces nouveaux cas proviennent de personnes ayant reçu leurs deux injections avec le vaccin .
Il est fortement question en Israël d’imposer à nouveau le port du masque dans les lieux fermés .
On compte désormais plus de 10 000 nouveaux cas par jour au Royaume-Uni, alors qu’on avait atteint un plateau de 2000 cas quotidiens en avril et mai. Le variant Delta est désormais responsable de 99 % des nouveaux cas.
Pourtant, le pays a l’un des taux de vaccination les plus élevés :
- 46 % de la population a reçu deux doses
- 17 % a reçu une seule dose
- 37 % de la population n’a reçu aucune vaccination contre la COVID-19.
Le variant Delta, d’abord détecté en Inde en octobre 2020 – et qui est responsable de l’immense vague dans ce pays au printemps – est maintenant présent dans plus de 80 pays.
Ce n’est que le 16 avril que le Royaume-Uni a confirmé ses premiers cas du variant Delta. En date du 18 juin, soit deux mois plus tard, 99 % des nouveaux cas sont liés à ce variant.
Aux États-Unis, la proportion de cas liés au variant Delta est passée de 6 % à 30 % en deux semaines. Près de 100 % des cas détectés en Russie et au Portugal sont désormais issus du variant Delta.
Au Canada, les premiers cas liés au variant ont été détectés à la fin d’avril.
Selon les données colligées par CBC, un peu plus de 2400 cas ont été directement associés à ce variant en date du 21 juin 2021. Le nombre de cas a doublé en l’espace de 10 jours.
Plus de 30 % des nouveaux cas en Ontario concernent le variant Delta. Selon des experts, ce variant pourrait devenir dominant d’ici la fin de juillet.
Ce variant est-il plus dangereux?
Ce variant est considéré comme un double mutant
, parce qu’il est notamment porteur de deux mutations préoccupantes dans les zones clés de la protéine de spicule (protéine S ou spike en anglais) du virus SRAS-CoV-2. Une de ces mutations a été observée sur les variants sud-africain et brésilien; elle réduit l’efficacité des vaccins et augmente le risque de réinfection. La seconde mutation, qui augmente la transmission, a aussi été repérée en Californie.
Le variant Delta, et potentiellement les autres qui vont suivre, sont nettement plus contagieux et potentiellement plus virulents
, dit Benoît Masse.
Une étude montre que le variant Delta est 6,8 fois plus infectieux que la souche originale du SRAS-CoV-2. Si c’était le variant Delta qui avait frappé le Québec en mars 2020, ça aurait été beaucoup plus catastrophique. Vraiment plus
, précise M. Masse.
Selon les données britanniques, les hospitalisations sont également en hausse. On ne sait pas encore à quel point le variant est vraiment plus mortel. Est-ce [qu’il y a moins de décès] parce que ceux qui sont infectés sont des jeunes qui sont généralement plus en santé et vont s’en sortir plus facilement?
, dit le Dr Shapiro. Toutefois, plus il y aura d’infections, plus le nombre d’hospitalisations et de décès risque d’augmenter.
Les symptômes sont-ils les mêmes?
Selon les premières données du Royaume-Uni, les maux de tête et de gorge ainsi que l’écoulement nasal sont les symptômes les plus couramment signalés dans le cas du variant Delta.
Mais les symptômes classiques de COVID-19 – soit la toux, la fièvre et la perte d’odorat – sont toujours présents. La perte d’odorat semble être un peu moins fréquente avec ce variant.
Il existe une longue liste de symptômes associés à la maladie :
-
frissons;
-
perte d’appétit;
-
maux de tête;
-
douleurs musculaires.
Les vaccins sont-ils efficaces?
Ce variant semble toucher davantage les personnes qui ont reçu une seule ou aucune dose du vaccin contre la COVID-19. Mais on recense aussi des cas de réinfection et des cas chez des personnes ayant reçu deux doses de vaccin.
La bonne nouvelle est que les vaccins semblent efficaces contre le variant Delta, surtout pour prévenir les cas sévères de la maladie. Par contre, une dose n’est pas suffisante.
Efficacité pour prévenir la maladie (Nouvelle fenêtre)causée par le variant Delta :
-
Pfizer-BioNTech : 33 %, 88 % après deux doses;
-
AstraZeneca : 33 % après une dose; 60 % après deux doses.
Efficacité pour réduire les hospitalisations(Nouvelle fenêtre) causées par le variant Delta :
-
Pfizer-BioNTech : 94 % après une dose, 96 % après deux doses;
-
AstraZeneca : 71 % après une dose, 92 % après deux doses.
Comment here