Le transport maritime bouleversé en Arctique

 

Le réchauffement climatique devrait avoir une conséquence inattendue en Arctique en permettant de réduire l’empreinte carbone du transport maritime grâce à l’ouverture de nouvelles voies navigables qui raccourciront les distances de circulation entre les continents grâce à la fonte des glaces.

Cette fonte de la calotte glaciaire de l’Arctique aura principalement des conséquences environnementales sur les écosystèmes locaux et plus globalement sur la circulation des courants océaniques, atmosphériques et le niveau des océans, mais elle va aussi permettre au trafic maritime d’emprunter de nouvelles voies de circulation en passant par l’Arctique.

La revue de l’Académie Nationale des Sciences, the Proceedings of the National Academy of Sciences, a publié une étude dans laquelle des climatologues indiquent qu’à l’horizon 2065 les navires auront commencé à emprunter librement les voies navigables de l’Arctique et ne seront plus obligés de passer par le canal de Panama ou le canal de Suez.

Ces deux canaux artificiels sont les points de passage obligatoires pour éviter de contourner les continents africain et sudaméricain par l’océan austral. Les voies maritimes de l’Arctique proposent des trajets plus directs, permettant ainsi de réduire les coûts des transports et leur bilan carbone.

Face à ces évolutions à venir, les scientifiques demandent la mise en place d’un cadre réglementaire pour ces nouvelles voies navigables car l’ouverture de l’océan arctique à la navigation aura nécessairement des implications géopolitiques et environnementales. Actuellement, un passage par le nord existe déjà, contrôlé par la Russie qui régule la circulation au large de ses côtes.

L’article 234 du droit de la mer établi en 1982 par l’ONU précise que les pays ayant une ligne côtière à proximité des routes maritimes arctiques ont la capacité de réguler le trafic maritime afin de prévenir et contrôler la pollution marine par les navires tant que la région reste couverte par les glaces la majeure partie de l’année.

La Russie utilise ce droit à son propre avantage géopolitique et économique en imposant notamment une très forte régulation et en demandant aux navires de payer un droit de passage. Ces limitations expliquent que le passage par l’Arctique est actuellement très peu utilisé, les liaisons par le canal de Suez et le canal de Panama revenant moins chers, bien que plus longues.

La fonte des glaces qui ouvriraient toute l’année des voies navigables en Arctique, fera perdre à la Russie l’avantage qu’elle tire actuellement des conditions de circulation réglementées. Le trafic pourrait alors fortement augmenter, le temps de parcours par le nord pouvant être diminué de 30 à 50%, soit une réduction de quatorze à vingt jours, par rapport aux trajets actuels et les émissions de gaz à effet de serre diminuées de 24% pour chaque trajet. Une législation internationale adaptée semble indispensable pour réguler le trafic maritime dans une région très sensible sur les plans géopolitique et environnemental.

https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/ocean-arctique-fonte-glaces-pourrait-bouleverser-trafic-maritime-99154/

 
 
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Le transport maritime bouleversé en Arctique

 

Le réchauffement climatique devrait avoir une conséquence inattendue en Arctique en permettant de réduire l’empreinte carbone du transport maritime grâce à l’ouverture de nouvelles voies navigables qui raccourciront les distances de circulation entre les continents grâce à la fonte des glaces.

Cette fonte de la calotte glaciaire de l’Arctique aura principalement des conséquences environnementales sur les écosystèmes locaux et plus globalement sur la circulation des courants océaniques, atmosphériques et le niveau des océans, mais elle va aussi permettre au trafic maritime d’emprunter de nouvelles voies de circulation en passant par l’Arctique.

La revue de l’Académie Nationale des Sciences, the Proceedings of the National Academy of Sciences, a publié une étude dans laquelle des climatologues indiquent qu’à l’horizon 2065 les navires auront commencé à emprunter librement les voies navigables de l’Arctique et ne seront plus obligés de passer par le canal de Panama ou le canal de Suez.

Ces deux canaux artificiels sont les points de passage obligatoires pour éviter de contourner les continents africain et sudaméricain par l’océan austral. Les voies maritimes de l’Arctique proposent des trajets plus directs, permettant ainsi de réduire les coûts des transports et leur bilan carbone.

Face à ces évolutions à venir, les scientifiques demandent la mise en place d’un cadre réglementaire pour ces nouvelles voies navigables car l’ouverture de l’océan arctique à la navigation aura nécessairement des implications géopolitiques et environnementales. Actuellement, un passage par le nord existe déjà, contrôlé par la Russie qui régule la circulation au large de ses côtes.

L’article 234 du droit de la mer établi en 1982 par l’ONU précise que les pays ayant une ligne côtière à proximité des routes maritimes arctiques ont la capacité de réguler le trafic maritime afin de prévenir et contrôler la pollution marine par les navires tant que la région reste couverte par les glaces la majeure partie de l’année.

La Russie utilise ce droit à son propre avantage géopolitique et économique en imposant notamment une très forte régulation et en demandant aux navires de payer un droit de passage. Ces limitations expliquent que le passage par l’Arctique est actuellement très peu utilisé, les liaisons par le canal de Suez et le canal de Panama revenant moins chers, bien que plus longues.

La fonte des glaces qui ouvriraient toute l’année des voies navigables en Arctique, fera perdre à la Russie l’avantage qu’elle tire actuellement des conditions de circulation réglementées. Le trafic pourrait alors fortement augmenter, le temps de parcours par le nord pouvant être diminué de 30 à 50%, soit une réduction de quatorze à vingt jours, par rapport aux trajets actuels et les émissions de gaz à effet de serre diminuées de 24% pour chaque trajet. Une législation internationale adaptée semble indispensable pour réguler le trafic maritime dans une région très sensible sur les plans géopolitique et environnemental.

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