Les russes qui fuient leur pays s’installent majoritairement dans les pays limitrophes comme la Géorgie ou l’Arménie et gonflent le PIB de ces pays. Grâce notamment aux transferts e capitaux et aux créations d’entreprises, la devise géorgienne, le lari, a augmenté ces derniers mois de 15% par rapport au dollar.
Fin septembre 2022, la Géorgie serait la terre d’accueil d’un quart des russes qui ont fui leur pays, avec environ 122.000 russes arrivés dans le pays, dix dois plus qu’en 2021, et à égalité avec la Turquie. Alors qu’en avril, le FMI s’attenait à une augmentation du PIB de la Géorgie de 3% en 2022, il devrait être en réalité d’environ 10%, sans ralentissement par rapport à 2021 marqué par la relance d’après pandémie et alors que le PIB des autres pays européens est attendu autour de 4%.
Le PIB de l’Arménie devrait aussi connaître une évolution similaire, de l’ordre de 11%. Les entrées de capitaux en octobre sont par exemple en augmentation de 725%par rapport à 2021, avec 60% des capitaux entrants qui sont russes. Le nombre de comptes bancaires détenus par des russes a doublé, 45.000 comptes ayant été créées entre janvier et septembre et les montants transférés sur des comptes géorgiens avoisinent les 1.400 milliards de dollar entre février et octobre, soit quatre fois plus par rapport à la même période de 2021.
Le nombre d’entreprises russes enregistrées en Géorgie s’établit à 12.000 depuis janvier, soit treize fois plus que le nombre total d’entreprises créées dans le pays en 2021. L’augmentation du PIB géorgien montre que les nouveaux arrivants sont très actifs et qu’une majorité d’entre eux, notamment lors de la première vague d’émigration, est riche et éduquée selon Mikheil Kukava de l’Institute for development of freedom of information, qui estime que 42.000 russes choisis au hasard n’auraient pas eu le même effet sur le PIB géorgien.
Les nouveaux arrivants russes peuvent travailler et créer des entreprises sans visa spécifique. Le revers de la médaille concerne les locataires et les acheteurs de biens immobiliers, dans la capitale Tbilissi, les loyers ont augmenté de 74% depuis le début de l’année et les prix de l’immobilier était 20% plus chers en septembre 2022 qu’en septembre 2021. L’inconvénient majeur de cette situation reste, selon Mikheil Kukava, le contexte géopolitique, la Géorgie ayant déjà connu une guerre avec la Russie il y a quatre, la crainte est que la Russie trouve un nouveau prétexte pour envahir les territoires contestés au motif de protéger ses ressortissants. Cependant, ce boom économique ne pourrait être que ponctuel et la Géorgie devrait retrouver une croissance de 5% en 2023 avec des influx de capitaux étrangers en baisse et devra également se demander si les russes qui se sont installés dans le pays vont rester et pour combien de temps.
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