Le mariage impossible entre les majors pétrolières et l’accord de Paris

 

Les projections de décarbonation développées par plusieurs géants du pétrole et du gaz sont “incompatibles” avec les objectifs de l’accord de Paris destinés à éviter un réchauffement dévastateur du climat, selon une étude dévoilée mardi 16 août.

Cette étude révélée dans la revue Nature Communications, cette étude, est une analyse, par une équipe internationale d’experts, de six scénarios d’émissions de trois géants européens de l’énergie – Equinor, BP et Shell – ainsi que de ceux élaborés par l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

Les chercheurs ont ensuite comparé ces différentes trajectoires aux scénarios décrits dans un rapport spécial du groupe d’experts du climat des Nations unies (GIEC) pour limiter à 1,5 °C le réchauffement moyen de la planète.

En comparant tous ces scénarios, l’équipe a estimé quelles seraient les températures maximales et celles à la fin du siècle dans chaque cas. Elle a également analysé les changements fondamentaux du secteur énergétique, contributeur majeur des émissions de gaz à effet de serre, qui pourraient permettre à tel ou tel scénario d’atteindre ou non les objectifs fixé par l’accord de Paris.

L’accord de Paris de 2015 a vu les nations s’engager à limiter le réchauffement de la planète à un niveau “bien inférieur” à +2°C par rapport à l’ère préindustrielle, voire +1,5 °C si possible.

“La plupart des scénarios que nous avons analysé sont incompatibles avec l’accord de Paris, car ils ne parviennent pas à limiter le réchauffement à +bien moins de 2 °C+ et dépasseraient largement la limite de 1,5 °C”, a déclaré Robert Brecha, du groupe de réflexion Climate Analytics, coauteur principal de l’étude.

“La transformation du secteur énergétique est essentielle” pour atteindre les objectifs “et les décideurs ont besoin d’évaluations scientifiques solides et transparentes” telles que cette étude, a-t-il souligné.

Leur rapport conclut que le scénario de Shell, surnommé Sky, conduirait à un réchauffement de 1,81 °C d’ici à 2069.

Une représentante de Shell a déclaré à l’AFP que ce scénario Sky n’était qu’une possibilité parmi plusieurs, ajoutant que leurs équipes faisaient “des évaluations basées sur des hypothèses et des quantifications plausibles, qui ne sont pas destinées à être des prédictions d’événements ou de résultats futurs probables”.

Le plan Rebalance d’Equinor verrait le réchauffement culminer à 1,73 °C au-dessus des niveaux préindustriels d’ici à 2060, selon l’étude.

Le plan Rapid de BP entraînerait un pic de réchauffement de 1,73°C d’ici 2058, tandis que son scénario Net Zéro conduirait à un réchauffement médian de +1,65 °C maximum, toujours selon l’analyse.

Le groupe Equinor n’a pas souhaité réagir, tandis que BP n’a pas répondu à une demande de commentaire.

Concernant les auteurs de l’étude, seul le scénario “Net Zéro 2050” de l’AIE est pleinement conforme à l’accord de Paris.

 

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Shell petrol station logo in natural surroundings of red and yellow plants on 29th September 2021 in Birmingham, United Kingdom. Shell Oil Company is the United States-based wholly owned subsidiary of Royal Dutch Shell, a transnational corporation 'oil major' and is amongst the largest oil companies in the world. (photo by Mike Kemp/In Pictures via Getty Images)

Le mariage impossible entre les majors pétrolières et l’accord de Paris

  Les projections de décarbonation développées par plusieurs géants du pétrole et du gaz sont "incompatibles" avec les objectifs de l'accord de Paris destinés à éviter un réchauffement dévastateur du climat, selon une étude dévoilée mardi 16 août. Cette étude révélée dans la revue Nature Communications, cette étude, est une analyse, par une équipe internationale d'experts, de six scénarios d'émissions de trois géants européens de l'énergie - Equinor, BP et Shell - ainsi que de ceux élaborés par l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Les chercheurs ont ensuite comparé ces différentes trajectoires aux scénarios décrits dans un rapport spécial du groupe d'experts du climat des Nations unies (GIEC) pour limiter à 1,5 °C le réchauffement moyen de la planète. En comparant tous ces scénarios, l'équipe a estimé quelles seraient les températures maximales et celles à la fin du siècle dans chaque cas. Elle a également analysé les changements fondamentaux du secteur énergétique, contributeur majeur des émissions de gaz à effet de serre, qui pourraient permettre à tel ou tel scénario d'atteindre ou non les objectifs fixé par l'accord de Paris. L'accord de Paris de 2015 a vu les nations s'engager à limiter le réchauffement de la planète à un niveau "bien inférieur" à +2°C par rapport à l'ère préindustrielle, voire +1,5 °C si possible. "La plupart des scénarios que nous avons analysé sont incompatibles avec l'accord de Paris, car ils ne parviennent pas à limiter le réchauffement à +bien moins de 2 °C+ et dépasseraient largement la limite de 1,5 °C", a déclaré Robert Brecha, du groupe de réflexion Climate Analytics, coauteur principal de l'étude. "La transformation du secteur énergétique est essentielle" pour atteindre les objectifs "et les décideurs ont besoin d'évaluations scientifiques solides et transparentes" telles que cette étude, a-t-il souligné. Leur rapport conclut que le scénario de Shell, surnommé Sky, conduirait à un réchauffement de 1,81 °C d'ici à 2069. Une représentante de Shell a déclaré à l'AFP que ce scénario Sky n'était qu'une possibilité parmi plusieurs, ajoutant que leurs équipes faisaient "des évaluations basées sur des hypothèses et des quantifications plausibles, qui ne sont pas destinées à être des prédictions d'événements ou de résultats futurs probables". Le plan Rebalance d'Equinor verrait le réchauffement culminer à 1,73 °C au-dessus des niveaux préindustriels d'ici à 2060, selon l'étude. Le plan Rapid de BP entraînerait un pic de réchauffement de 1,73°C d'ici 2058, tandis que son scénario Net Zéro conduirait à un réchauffement médian de +1,65 °C maximum, toujours selon l'analyse. Le groupe Equinor n'a pas souhaité réagir, tandis que BP n'a pas répondu à une demande de commentaire. Concernant les auteurs de l'étude, seul le scénario "Net Zéro 2050" de l'AIE est pleinement conforme à l'accord de Paris.  
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