La solution évoquée dès le début du conflit pour tarir les financements russes de manière la plus efficace est de privilégier un embargo sur l’achat des hydrocarbures.
Selon Philippe Martin, Président du Conseil d’analyse économique, l’impact serait léger et gérable pour l’économie française, tout en précisant que le rôle du Conseil d’analyse économique n’est pas de faire des recommandations mais d’exposer des conséquences d’un tel embargo sur le gaz russe.
Les sanctions prises jusqu’à présent commencent à avoir un impact sur l’économie russe et vont probablement entraîner une récession mais sans pour autant atteindre l’effondrement qu’a connu le pays en 1991 et 1998.
Pour lui, il est nécessaire de chiffrer l’impact des scénarios possibles qui seront tous absorbables de manière différentes selon les pays européens dès lors que les économies seront accompagnées avec des mesures adaptées.
L’organisme de conseil estime que l’impact négatif sur le revenu national français serait compris entre 0,15 et 0,3% en incluant tous les effets en cascade. Le scénario d’effondrement du PIB supérieur à 1% peut être écarté, tout comme la similarité avec les effets de la pandémie de la Covid-19 et ceux des confinements successifs sur l’économie française, qui sont révélés beaucoup plus dévastateurs.
Pour arriver à ces projections plutôt optimistes, le Conseil d’analyse économique prend en compte la part du gaz dans la consommation d’énergies primaires de la France, estimé à 15% et celle pétrole estimée à 29%.
Alors que les livraisons en provenance de Russie représentent 20% pour le gaz, l’agence internationale de l’énergie estime que seules 10 à 15% des importations européennes de gaz russe peuvent être remplacées.
Pour la France, cela signifie que 15% environ des besoins en gaz pourraient ne pas être couverts, soit 3% des besoins totaux en énergie. En prenant en compte le poids de l’énergie dans l’économie française et sa capacité à se tourner vers d’autres sources d’énergie, l’impact sur la croissance serait ainsi limité à 0,14% et jusqu’à 0,3% dans le cas où il ne serait pas possible de trouver des substituts, loin du risque de provoquer une récession.
En terme d’accompagnement, Philippe Martin préconise du chômage partiel, notamment pour le secteur de l’industrie chimique, le plus touché, afin de lui permettre d’adapter ses outil de production sans détruire l’emploi et traverser la phase la plus difficile. Des mesures spécifiques pour soutenir le pouvoir d’achat des ménages, notamment modestes, seront à définir car le prix du gaz pourrait doubler.
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