Économie

La communauté libanaise en Côte d’Ivoire

La communauté libanaise en Côte d’Ivoire

Un reportage de Réussite, une émission coproduite par Canal+ et Galaxie Africa

4 Février 2021

L’importante communauté libanaise installée en Côte d’Ivoire, parfois depuis des générations, possède les plus grosses entreprises du pays et pèse 8% du PIB national.

Abdul Hussein Beydoun n’a que 16 ans lorsque, en 1977, il débarque à Abidjan. Après des débuts modestes, il se lance dans les matériaux de construction et la distribution. En 2003, il rachète au groupe français Descours & Cabaud la société Bernabé, qui vend du matériel de bricolage et des matériaux de construction. Aujourd’hui père de quatre enfants, l’entrepreneur est à la tête du groupe Yeshi, dont le chiffre d’affaires a atteint 47 milliards de F CFA (71,7 millions d’euros) en 2017. Présent dans huit pays, il a ouvert en 2018 deux immenses (10 000 m2) points de vente, dont un sous la marque Mr. Bricolage. Un centre commercial de 45 000 m2 est par ailleurs en construction sur l’avenue François-Mitterrand, à Abidjan.

Ezzedine Groupe

Comme beaucoup de groupes créés par des Libanais, le conglomérat Carré d’or, fondé par Ibrahim Ezzedine (décédé) et aujourd’hui dirigé par son frère Zouheir, est extrêmement diversifié. Importation et vente d’agroalimentaire, moulins, immobilier, eau minérale… Le groupe possède aussi la seule usine de pâtes alimentaires de Côte d’Ivoire. Depuis le rachat de son usine au groupe Omaïs, il est aussi le premier producteur de carton du pays. Deux neveux viennent de rejoindre le management du groupe, qui continue de se développer.

Fakhoury Groupe

En Côte d’Ivoire, qui dit Fakhoury pense d’abord à Pierre ». Né en 1943, le célèbre architecte est une figure du monde de l’entreprise dont l’influence dépasse largement la communauté libanaise. Depuis 2011, c’est Clyde, son fils, qui a pris progressivement la direction opérationnelle du groupe. Ancien courtier, celui-ci n’a rejoint PFO qu’en 2008.

Si le BTP reste une activité-phare, Clyde joue à fond la carte de la diversification : eau, environnement, gestion des déchets… Souhaitant ne plus dépendre du seul marché ivoirien, il a par ailleurs lancé des projets au Sénégal, au Burkina Faso et en Guinée. Quant à Cécile, son épouse, elle dirige l’une des principales galeries d’Abidjan et ne ménage pas ses efforts pour promouvoir l’art contemporain en Côte d’Ivoire et dans toute l’Afrique.

Gandour Groupe

Créée dans les années 1960, à Dakar, par le patriarche de la famille, la parfumerie Gandour a migré vers la Côte d’Ivoire, où elle est devenue un acteur majeur du secteur des cosmétiques. Ses produits sont distribués jusqu’en Europe et aux États-Unis, sous la marque Nouvelle Parfumerie Gandour (NPG). Mais la famille reste présente dans les deux pays. L’orthographe de son nom est un peu fluctuante, puisque l’on trouve aussi bien des Ghandour que des Gandour et des El Ghandour. Comme pour compliquer un peu plus ce dédale onomastique, NPG est aujourd’hui dirigé par le gendre de Mahmoud El Ghandour, un certain Ghandour Ghandour !

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