Existe-t-il des virus de l’espace ?

 

Dans son livre « Astronomie de l’étrange » paru aux éditions Belin en février 2021, l’astrophysicienne Yaël Nazé, évoque les théories selon lesquelles les virus, y compris le coronavirus, viendraient de l’espace. Un article relatant cette théorie a été soumis à la revue The Lancet au tout début de la pandémie en 2019 sans toutefois être publié.

Cet argumentaire liant virus et origine extraterrestre prend sa source dans la théorie de la panspermie, apparu dès l’Antiquité mais surtout à partir du XIXème siècle avec le chimiste suédois Jön Jacob Berzelius et le physicien Lord Kelvin, qui soutient que la vie sur Terre est le résultat d’une contamination extraterrestre via les météorites et les comètes.

Cette théorie se base sur le constat que certains organismes survivent aux conditions de vie dans l’espace et pourraient alors contaminer les planètes sur lesquels s’écrasent leur transport, permettant ainsi à la vie de se développer dans de nouveaux environnements.

Selon les adaptes de cette théorie, la vie naît dans les nuages interstellaires sous forme de bactéries ou d’algues et ces molécules vont ensuite ensemencer les planètes sur lesquelles tombent les comètes qui les transportent. La contribution de la Terre serait alors uniquement de diversifier et complexifier leur structure pour les faire évoluer vers les organismes vivants qui vont petit à petit se développer sur Terre.

Deux incidents notables ont permis d’étayer cette théorie de virus extraterrestre au XXème siècle. Le premier a lieu en Angleterre dans les années 30. Le directeur d’un observatoire du Sud de l’Angleterre remarque que la gélatine aux sels d’argent des plaques photographiques a été mangé.

Une bactérie aquatique est incriminée puisque l’eau de pluie sert aux développements photographiques et le passage à l’eau de source permet de diminuer le phénomène sans le faire disparaitre. Après une forte détérioration constatée en 1948, la désinfection systématique de l’eau de source permet de résoudre le problème.

Le directeur de l’observateur souhaitant connaître l’origine du phénomène fait analyser des échantillons d’eau contaminée et arrive à repérer la bactérie responsable des attaques aux différentes périodes concernées. Il s’agit d’une bactérie connue mais dans une version beaucoup plus agressive.

En analysant les dates auxquelles se sont produites les dégradations, il découvre qu’une tempête solaire s’est systématiquement produite peu de temps avant le phénomène et que Vénus se trouvait dans le même temps à une distance proche de la Terre. L’astrologue conclut que la bactérie a été amenée de Vénus par les vents solaires.

Compte tenu du périmètre très localisé où est apparu ce phénomène d’autres scientifiques privilégient la thèse d’une simple évolution de la bactérie déjà présente sur Terre. Cet évènement a favorisé la réalisation d’études sur la possibilité de contamination de l’atmosphère terrestre par des virus d’origine extraterrestre, comme celui de la grippe, ramenés par les vents solaires, sans pour autant aboutir à des conclusions définitives.

Le deuxième incident concerne la présence de pluie rouge dans la région du Kerala en Inde en 2001. Le fait que cette pluie ait été précédé d’un bruit sourd et que dans un premier temps aucun ADN ne fût trouvé dans les échantillons de pluies analysés, permet à deux physiciens de développer l’hypothèse qu’un météore transportait des cellules rouges lors de l’évènement climatique et que ces cellules rouges ont été dispersées par le vent et la pluie.

Suite à ces observations, une hypothèse est développée en 2003 par le même scientifique pour expliquer l’arrivée du virus SRAS. Il soutient que le virus végèterait dans la stratosphère et tomberait sue Terre de temps et temps provoquant des épidémies. Pour la Covid-19, la contamination serait due à la combinaison de la présence d’une étoile filante observée dans le Nord-Est de la Chine le 19 octobre 2019 et d’un affaiblissement du champ magnétique interplanétaire, le minima solaire, facilitant l’arrivée des rayons cosmiques et donc l’arrivée de matières extraterrestres. A ce jour, la seule certitude reste cependant que la vie, du moins bactérienne, a déjà été observées dans l’espace.

https://www.larecherche.fr/covid-19-astronomie/un-virus-venu-de-l’espace%C2%A0

 

A l’opposé des virus contaminant la Terre, les scientifiques se penchent sur la question des virus terriens qui pourraient contaminer l’espace lors des explorations. Des virus peuvent être envoyés dans l’espace depuis la terre, transportés par les sondes qui auraient pu être contaminées par des employés porteurs d’un virus.

Pour cette raison, certains engins sont désintégrés avant qu’ils ne rentrent en contact avec une planète, comme la sonde Cassini détruite à l’approche de Vénus. Pour les engins destinés à se poser sur un sol extraterrestre, un processus de décontamination très sophistiqué a été institué afin d’éviter de contaminer une autre planète mais aussi fiabilisé les analyses de recherches d’organismes vivants extraterrestres pour ne pas les confondre avec des micro-organismes rapportés depuis la Terre.

De même, les astronautes présents dans l’espace emportent avec eux des virus inactivés. A l’instar de chacun de nous, chaque astronaute dispose d’un microbiote constitué notamment de bactéries et de virus qu’il transporte tout le temps dans son organisme sans pour autant être contagieux.

Les microbiotes des astronautes ont été particulièrement étudié car si les virus sont inactivés et ne déclarent pas de maladies, certaines situations peuvent les réactiver et induire des complications pour les porteurs.

Il s’agit notamment du stress, conscient ou inconscient, généré par le voyage spatial et de la dérégulation du système immunitaire et endocrinien liée aux conditions mêmes du voyage dans l’espace différentes de celles de la terre, comme la gravité ou de l’exposition aux rayons cosmiques notamment Le facteur de stress, supérieur à celui développé sur Terre, est principalement lié à la différence de gravité auquel est soumis le corps.

Il est possible de considérer que plus un voyage et un séjour dans l’espace pourra se faire avec une gravité proche de celle de la terre, moins le facteur de stress jouera et moins le risque de voir se déclarer les symptômes d’un virus sera présent. Les études ont par exemple montré que parmi les virus les plus présents dans l’espace, se trouvaient ceux de l’herpès et de la varicelle mais que ces virus réactivés ne se traduisent pas par des symptômes chez les porteurs.

Ces études ont également montré que la durée de la mission influait sur la probabilité de voir des virus se développer au cours de la mission. Afin de limiter les risques de développer un virus,  il est conseillé aux astronautes de se vacciner avant le départ, contre la varicelle par exemple, et d’éviter les contacts avec des personnes à risque pendant une certaine période après leur retour. 

 

Ces précautions sont d’autant plus valables pour les explorations à venir de la planète Mars qui a probablement déjà connu l’émergence d’une forme de vie. Les prochaines missions notamment destinées à ramener des échantillons de de la planète pour les étudier devront faire l’objet d’un protocole bien particulier pour s’assurer de ne pas contaminer l’atmosphère terrestre avec d’éventuels bactéries ou virus martiens.

Ce risque pourrait être réel car les engins envoyés dans l’espace ne sont pas encore en capacité d’analyser les échantillons recueillis pour savoir s’ils comportent un virus ou pas. L’autre difficulté est de reconnaitre un virus extraterrestre, car il n’est pas certain qu’il ressemble à un virus terrestre déjà connu composé d’acides nucléiques par exemple et qu’il soit possible d’analyser l’hôte qui le transporte afin de pouvoir identifier précisément le virus et la manière dont il se développe.

Dans tous les cas, trouver la présence d’un virus extraterrestre prouverait que la vie a existé sur Mars car le virus a besoin d’un hôte vivant pour se développer, mais avant cela il aura fallu s’assurer qu’il ne s’agit pas d’un virus importé.

https://www.youtube.com/watch?v=91tok7PNXzA

 
 
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Existe-t-il des virus de l’espace ?

Dans son livre « Astronomie de l’étrange » paru aux éditions Belin en février 2021, l’astrophysicienne Yaël Nazé, évoque les théories selon lesquelles les virus, y compris le coronavirus, viendraient de l’espace. Un article relatant cette théorie a été soumis à la revue The Lancet au tout début de la pandémie en 2019 sans toutefois être publié.

Cet argumentaire liant virus et origine extraterrestre prend sa source dans la théorie de la panspermie, apparu dès l’Antiquité mais surtout à partir du XIXème siècle avec le chimiste suédois Jön Jacob Berzelius et le physicien Lord Kelvin, qui soutient que la vie sur Terre est le résultat d’une contamination extraterrestre via les météorites et les comètes.

Cette théorie se base sur le constat que certains organismes survivent aux conditions de vie dans l’espace et pourraient alors contaminer les planètes sur lesquels s’écrasent leur transport, permettant ainsi à la vie de se développer dans de nouveaux environnements.

Selon les adaptes de cette théorie, la vie naît dans les nuages interstellaires sous forme de bactéries ou d’algues et ces molécules vont ensuite ensemencer les planètes sur lesquelles tombent les comètes qui les transportent. La contribution de la Terre serait alors uniquement de diversifier et complexifier leur structure pour les faire évoluer vers les organismes vivants qui vont petit à petit se développer sur Terre.

Deux incidents notables ont permis d’étayer cette théorie de virus extraterrestre au XXème siècle. Le premier a lieu en Angleterre dans les années 30. Le directeur d’un observatoire du Sud de l’Angleterre remarque que la gélatine aux sels d’argent des plaques photographiques a été mangé.

Une bactérie aquatique est incriminée puisque l’eau de pluie sert aux développements photographiques et le passage à l’eau de source permet de diminuer le phénomène sans le faire disparaitre. Après une forte détérioration constatée en 1948, la désinfection systématique de l’eau de source permet de résoudre le problème.

Le directeur de l’observateur souhaitant connaître l’origine du phénomène fait analyser des échantillons d’eau contaminée et arrive à repérer la bactérie responsable des attaques aux différentes périodes concernées. Il s’agit d’une bactérie connue mais dans une version beaucoup plus agressive.

En analysant les dates auxquelles se sont produites les dégradations, il découvre qu’une tempête solaire s’est systématiquement produite peu de temps avant le phénomène et que Vénus se trouvait dans le même temps à une distance proche de la Terre. L’astrologue conclut que la bactérie a été amenée de Vénus par les vents solaires.

Compte tenu du périmètre très localisé où est apparu ce phénomène d’autres scientifiques privilégient la thèse d’une simple évolution de la bactérie déjà présente sur Terre. Cet évènement a favorisé la réalisation d’études sur la possibilité de contamination de l’atmosphère terrestre par des virus d’origine extraterrestre, comme celui de la grippe, ramenés par les vents solaires, sans pour autant aboutir à des conclusions définitives.

Le deuxième incident concerne la présence de pluie rouge dans la région du Kerala en Inde en 2001. Le fait que cette pluie ait été précédé d’un bruit sourd et que dans un premier temps aucun ADN ne fût trouvé dans les échantillons de pluies analysés, permet à deux physiciens de développer l’hypothèse qu’un météore transportait des cellules rouges lors de l’évènement climatique et que ces cellules rouges ont été dispersées par le vent et la pluie.

Suite à ces observations, une hypothèse est développée en 2003 par le même scientifique pour expliquer l’arrivée du virus SRAS. Il soutient que le virus végèterait dans la stratosphère et tomberait sue Terre de temps et temps provoquant des épidémies. Pour la Covid-19, la contamination serait due à la combinaison de la présence d’une étoile filante observée dans le Nord-Est de la Chine le 19 octobre 2019 et d’un affaiblissement du champ magnétique interplanétaire, le minima solaire, facilitant l’arrivée des rayons cosmiques et donc l’arrivée de matières extraterrestres. A ce jour, la seule certitude reste cependant que la vie, du moins bactérienne, a déjà été observées dans l’espace.

https://www.larecherche.fr/covid-19-astronomie/un-virus-venu-de-l’espace%C2%A0

A l’opposé des virus contaminant la Terre, les scientifiques se penchent sur la question des virus terriens qui pourraient contaminer l’espace lors des explorations. Des virus peuvent être envoyés dans l’espace depuis la terre, transportés par les sondes qui auraient pu être contaminées par des employés porteurs d’un virus.

Pour cette raison, certains engins sont désintégrés avant qu’ils ne rentrent en contact avec une planète, comme la sonde Cassini détruite à l’approche de Vénus. Pour les engins destinés à se poser sur un sol extraterrestre, un processus de décontamination très sophistiqué a été institué afin d’éviter de contaminer une autre planète mais aussi fiabilisé les analyses de recherches d’organismes vivants extraterrestres pour ne pas les confondre avec des micro-organismes rapportés depuis la Terre.

De même, les astronautes présents dans l’espace emportent avec eux des virus inactivés. A l’instar de chacun de nous, chaque astronaute dispose d’un microbiote constitué notamment de bactéries et de virus qu’il transporte tout le temps dans son organisme sans pour autant être contagieux.

Les microbiotes des astronautes ont été particulièrement étudié car si les virus sont inactivés et ne déclarent pas de maladies, certaines situations peuvent les réactiver et induire des complications pour les porteurs.

Il s’agit notamment du stress, conscient ou inconscient, généré par le voyage spatial et de la dérégulation du système immunitaire et endocrinien liée aux conditions mêmes du voyage dans l’espace différentes de celles de la terre, comme la gravité ou de l’exposition aux rayons cosmiques notamment Le facteur de stress, supérieur à celui développé sur Terre, est principalement lié à la différence de gravité auquel est soumis le corps.

Il est possible de considérer que plus un voyage et un séjour dans l’espace pourra se faire avec une gravité proche de celle de la terre, moins le facteur de stress jouera et moins le risque de voir se déclarer les symptômes d’un virus sera présent. Les études ont par exemple montré que parmi les virus les plus présents dans l’espace, se trouvaient ceux de l’herpès et de la varicelle mais que ces virus réactivés ne se traduisent pas par des symptômes chez les porteurs.

Ces études ont également montré que la durée de la mission influait sur la probabilité de voir des virus se développer au cours de la mission. Afin de limiter les risques de développer un virus,  il est conseillé aux astronautes de se vacciner avant le départ, contre la varicelle par exemple, et d’éviter les contacts avec des personnes à risque pendant une certaine période après leur retour.

Ces précautions sont d’autant plus valables pour les explorations à venir de la planète Mars qui a probablement déjà connu l’émergence d’une forme de vie. Les prochaines missions notamment destinées à ramener des échantillons de de la planète pour les étudier devront faire l’objet d’un protocole bien particulier pour s’assurer de ne pas contaminer l’atmosphère terrestre avec d’éventuels bactéries ou virus martiens.

Ce risque pourrait être réel car les engins envoyés dans l’espace ne sont pas encore en capacité d’analyser les échantillons recueillis pour savoir s’ils comportent un virus ou pas. L’autre difficulté est de reconnaitre un virus extraterrestre, car il n’est pas certain qu’il ressemble à un virus terrestre déjà connu composé d’acides nucléiques par exemple et qu’il soit possible d’analyser l’hôte qui le transporte afin de pouvoir identifier précisément le virus et la manière dont il se développe.

Dans tous les cas, trouver la présence d’un virus extraterrestre prouverait que la vie a existé sur Mars car le virus a besoin d’un hôte vivant pour se développer, mais avant cela il aura fallu s’assurer qu’il ne s’agit pas d’un virus importé.

https://www.youtube.com/watch?v=91tok7PNXzA

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