Editorial: De l’antisémitisme en Europe
La France est le pays où la diaspora juive est la plus présente en Europe mais pour autant c'est le pays qui a une des plus importante culture antisémite, colportée depuis des décennies régulièrement par des élites de gauche notamment. Il suffit de se référer au précurseur et leader de la gauche antimilitariste et populaire Jean Jaurès, qui dans son discours au Tivoli en 1898 mettait l'accent sur la relation des juifs et de l'argent, les juifs étant décrits comme “dévorés par une sorte de fièvre du gain” et sachant “manier avec une particulière habileté le mécanisme capitaliste, mécanisme de rapine, de mensonge, de corset, d'extorsion”. De tels propos et idées venant d'un leader de son époque ont traversés les décennies, se retrouvent dans les discours de la gauche anticapitaliste et populiste et sont repris par les élites actuels, notamment Jean-Luc Mélenchon.
Le 13 décembre 2019, lors du vote des législatives en Grande-Bretagne, il accuse le grand rabbin d'Angleterre et les réseaux d'influence du Likoud d'avoir ourdi une campagne de dénigrement de la gauche anglaise. Il poursuit, dans le même blog, en s'attaquant au CRIF et en mettant en garde contre des ukases qui émaneraient des communautaristes du CRIF et que les dirigeants français suivraient à la lettre (“génuflexion devant les ukases arrogantes des communautaristes du CRIF”). Ces mêmes élites de gauche qui mettent en garde contre le communautarisme juif restent silencieux face au communautarisme musulman bien plus virulent mais qui constitue leur fonds de commerce électoral, du moins l'imaginent-ils.
L'alliance de l'anticapitalisme de gauche et le communautarisme musulman permet à l'antisémitisme de prospérer depuis plusieurs années et de se populariser parmi l'électorat de cette mouvance. La crise de la Covid 19 n'a en rien freine cette progression. Ainsi, de 311 actes antisémites recensés en 2017, la France est passée à 687 en 2019, soit une progression de 121%. Et en 2020, seul le confinement a pu donner l'illusion d'une baisse des actes antisémites, car les actions ont pu reprendre dès le déconfinement.
Pour preuve, les récentes actions survenues début juillet à Gruissan où des tombes et des inscriptions “mort aux juifs” et “mort aux français” ont été taguées. Ces inscriptions reflètent là encore le danger du communautarisme car leurs auteurs veulent anéantir, les juifs, donc Israël, et les français, donc la France, même si s'agissant de la France, elle accueille les auteurs des tags, les nourrit et les enrichit eux et leur famille.
Le danger pour les juifs de France et la France se situe bien dans ce front anticapitaliste et antisémite porté par des élites de gauche et des communautaristes qui appellent à la destruction, sans discernement, à la fois des juifs, d'Israël et du capitalisme et des français qui s'inféoderaient aux trois premiers. Ce terreau antisémite et anticapitaliste est d'autant plus fertile que les gouvernements successifs n'apportent qu'une faible résistance, sans doute par calcul électoraliste, alors qu'il s'agit d'un électorat qui se marginalise, se radicalise et sera immanquablement à l'initiative des prochaines actions terroristes si la tendance n'est pas inversée dès à présent avec plus de fermeté que celle proposée jusqu'à présent.
Et ce n'est pas l'une des dernières déclarations de Jean-Luc Mélanchon, le 15 juillet sur BFMTV, qui permettra d'inverser la tendance. Celui-ci reprend le mythe fondateur de l'antisémitisme en déclarant que c'est son propre peuple qui a mis Jésus sur la croix. Déformer les faits historiques est fonds le de commerce des extrémistes et ne peut qu'encourager les communautaristes et affiliés, fragilisés par les crises successives et la pandémie, à multiplier les actes antisémites d'autant plus assumés qu'ils sont encouragés par une figure politique de premier plan, même si de gauche et anticapitaliste, et que le gouvernement n'apporte qu'une réponse molle et imprécise.
La situation est identique au Royaume-Uni, l'autre principal pays européen d'accueil des juifs après la France. L'ancien leader du parti travailliste, Jeremy Corbyn, second parti de l'échiquier politique britannique est un antisémite assumé lors de plusieurs actions et déclarations. En 2009, il invite des représentants du Hamas et du Hezbollah à participer à une réunion parlementaire britannique et qualifie ces organisation d'amies. En 2013, il critique ses propres concitoyens de confession juive en déclarant qu'ils n'en comprennent pas l'ironie anglaise alors qu'ils ont toujours vécu au Royaume-Uni. En 2014, il participe à une commémoration en Tunisie et salue la mémoire de terroristes palestiniens auteurs du massacre des J.O de Munich en 1972
Ces diverses sorties permettent de comprendre pourquoi lors de la campagne des législatives de 2019 une page facebook pro-Corbyn a été administrée par des membres du Hamas. Que ce soit en Grande-Bretagne avec Corbyn ou en France avec Mélenchon le dénominateur commun entre les partis de gauche populiste est bien la défense de la cause palestinienne, le soutien à ses groupes terroristes et leur volonté de détruire les juifs et l'Etat d'Israël.
De ce fait, il n'est plus étonnant que des personnalités apolitiques, encouragées par ce courant politique, sortent du bois et prennent ouvertement fait et cause pour prôner l'antisémitisme. C'est le cas notamment en Grande-Bretagne du rappeur Wiley qui déclare début juillet que “les gens n'ont jamais voulu défier les juifs et le Ku Klux Klan”. Wiley assimile le Ku Klux Klan à des culs terreux (red-neck) et les juifs comme faisant la loi et se “foutent de ce que les noirs ont enduré. Ils nous utilisent (les noirs) simplement pour gagner de l'argent”.
Cette offensive antisémite dans le milieu du rap est à mettre en relation avec les déclarations de Nick Cannon qui en juin avec son invité dans le podcast cannon's class affirme notamment que les juifs contrôlent les médias et le monde et illustre son propos en citant la famille Rothschild.
Dès lors, avec ces déclarations outre-atlantique, outre-manche et hexagonales et le soutien et le silence politique, le terreau antisémite peut prospérer. Et ce n'est pas les excuses ou regrets face aux polémiques suscitées qui peuvent inverser la tendance. Ces déclarations sont faites pour inséminer régulièrement et graduellement l'antisémitisme dans les esprits et les dénégations ne peuvent plus inverser la lame de fond qui a été créée. Leurs auteurs le savent bien bien et savent que le message portera d'autant plus qu'il est distillé pendant une période de doute et de crainte, comme celle que l'on connaît depuis le début de la pandémie.
Louis Tourronde

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