Alors même que le monde se prépare à une deuxième vague de la pandémie de coronavirus, il est aujourd’hui clair qu’un retour à la normale économique et humain ne pourra passer que par la mise au point d’un vaccin qui permettra à plus ou moins long terme d’endiguer cette maladie et à ce titre des essais sont en cours un peu partout dans le monde et notamment dans des laboratoires britanniques et chinois.
Ces projets de vaccin génèrent « une forte réponse immunitaire » et semblent être bien tolérés par les patients.
Le premier, développé par l’université d’Oxford en partenariat avec le groupe pharmaceutique AstraZeneca, a généré la production d’anticorps et de lymphocytes T, deux types de réponses immunitaires, dans un essai clinique sur plus de 1 000 patients.
Le second projet est mené à Wuhan (Chine) par des chercheurs de plusieurs organismes. Il est financé par le groupe de biotechnologie CanSino Biologics. La bonne nouvelle est qu’il a également entraîné cette double réponse immunitaire contre le coronavirus chez la plupart des participants, selon un essai distinct portant sur environ 500 personnes.
Il est donc permis d’espérer voir surgir à plus ou moins long terme une solution efficace contre la pandémie. Cependant ce qui inquiète aujourd’hui est la place des lobbys pharmaceutiques dans la mise en oeuvre de ce vaccin qui pourrait potentiellement constituer une manne financière pour le laboratoire qui en détiendra le brevet.
D’ailleurs le laboratoire américain Moderna a annoncé avoir débuté le 27 juillet la phase 3 de son candidat-vaccin contre le Covid-19, pour tester son efficacité sur 30 000 personnes aux Etats-Unis : la moitié d’entre elles recevront une dose de 100 microgrammes, les autres un placebo.
A ce jour un seul autre laboratoire, le chinois Sinovac, est aussi avancé puisqu’il a annoncé le 6 juillet que la troisième et dernière phase de développement de son vaccin est en cours, en collaboration avec le brésilien Butantan.
Reste maintenant à savoir à qui profitera la mise en oeuvre de ce vaccins ainsi que le coût qui pèsera sur les différents systèmes de santé mondiaux.
A ce titre la HAS (haute autorité de santé) en France travaille pour définir la stratégie la plus adaptée à la situation française qui encadrera l’utilisation des vaccins dès l’arrivée des premiers vaccins sur le marché en tenant compte de la disponibilité des doses.
Dans une perspective d’aide à la décision publique, la HAS anticipe les scénarios possibles de vaccination en France et formule des recommandations préliminaires sur les populations considérées comme prioritaires pour la vaccination dans un contexte de production mêlé de fortes incertitudes tant sur l’évolution de l’épidémie que sur les caractéristiques des vaccins en cours de développement.
Conformément à sa note de cadrage, et en réponse à la saisine du Directeur général de la santé du 13 juillet, la HAS a engagé en avance de phase une réflexion sur la stratégie vaccinale contre le SARS-CoV-2 qui pourrait être recommandée en France lorsque les vaccins seront disponibles. Elle anticipe par ailleurs plusieurs scénarios de vaccination en se fondant sur l’évolution possible de la circulation du virus en France mais également sur l'arrivée des vaccins ainsi que les caractéristiques des vaccins développés, et en particulier, leur capacité soit à protéger contre l’infection soit à diminuer la sévérité de la maladie, leur sécurité ainsi que sur le nombre de doses qui sera progressivement mis à disposition.
Ces vaccins, dès lors qu’ils auront démontré leur sécurité et leur efficacité, constitueront, en compléments des mesures barrières indispensables ainsi que d'éventuels autres traitements, le meilleur outil de prévention et de lutte contre la pandémie.
En résumé le juteux pactole de la vaccination inquiète du fait que la vaccination semble être le meilleur remède à cette pandémie.
Laurence HIRR
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