Une équipe du Michigan State Université propose un nouveau scénario pour expliquer la position des quatre planètes gazeuses du système solaire, Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune.
Une hypothèse de ce scénario reprend notamment la théorie de l’existence d’une neuvième planète, et cinquième parmi les géantes gazeuses, qui serait située à plus de 80 milliards de kilomètres du soleil.
Le point de départ de cette recherche a été le questionnement du modèle existant concernant le positionnement des planètes, appelé modèle de Nice car développé par l’observatoire de la Côte d’Azur à Nice, qui établit que les quatre planètes gazeuses ont occupé une position compacte avant de migrer vers leur position actuelle.
L’astronome Seth Jacobson, de l’université du Michigan, explique que les systèmes planétaires se développent dans un disque de gaz et de poussière qui, lorsqu’il se dissipe, crée une instabilité qui serait à l’origine, selon le modèle de Nice, de la position actuelle de ces planètes.
L’équipe de l’université du Michigan a construit un autre scénario où la position des quatre planètes s’expliquerait plutôt par un effet rebond au moment de l’évaporation du disque. Seth Jacobson précise que lorsqu’une étoile s’allume et commence à brûler son combustible nucléaire, elle émet de la lumière et chauffe le disque qu’elle finit par souffler de l’intérieur vers l’extérieur du système.
Les astronomes, auteurs de l’étude, ont découvert que ce processus avait créé un trou dans le nuage de gaz et de poussières, qui a grandi et a progressivement rattrapé les orbites initiales des planètes géantes.
Ce phénomène est à l’origine de l’instabilité évoqué par le modèle de Nice mais les simulations font intervenir cette instabilité plus tôt, moins de dix millions d’années après la création du système solaire, et de manière plus rapide.
Seth Jacobson explique que la Terre a grandi à partir du mécanisme de disque et d’instabilité, sa géochimie démontrant qu’elle est constituée à la fois de matériaux du système solaire interne et du système solaire externe. Il est possible que ce scénario de l’instabilité ne s’applique pas uniquement à notre système solaire, comme envisagé initialement par le modèle de Nice, mais soit un mécanisme plus universel applicables à d’autres systèmes solaires.
Ces nouvelles recherches permettent aussi d’apporter des précisions sur l’hypothétique existence d’une neuvième planète, la planète X, de notre système solaire. Selon le modèle de Nice, cette cinquième planète gazeuse a dû exister mais a été éjectée pendant la période d’instabilité, permettant aux quatre autres planètes de s’installer sur leur orbite actuelle. Certains astronomes estiment que cette planète existe encore mais personne n’est encore arrivé à en apporter la preuve.
L’intérêt des simulations réalisées par l’université du Michigan est qu’elles présentent des résultats identiques si le scénario de départ comprend quatre ou cinq planètes gazeuses. Avec quatre planètes, les orbites correspondent à celles de Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune et avec cinq planètes au départ, le scénario semble encore plus réaliste et se termine également avec le positionnement des quatre planètes tel que nous le connaissons actuellement.
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