L’inspection générale de la santé au Royaume-Uni et de la concurrence a déclaré mercredi lancer une enquête sur l’augmentation par certains groupes pharmaceutiques des prix des antibiotiques utilisés pour traiter les infections aux streptocoques A, au moment où la demande augmente face à une recrudescence des cas.
Plus de dix-sept enfants sont décédés au Royaume-Uni des suites d’une infection aux streptocoques A ces dernières semaines, selon l’agence de sécurité sanitaire britannique.
Par contre, le problème majeur, et comme le témoignent, des médecins et des parents, concernant leur difficulté à obtenir des antibiotiques pour traiter cette infection bactérienne, qui se traduit principalement par des maux de gorge et de la fièvre, les pharmacies s’avérant souvent en rupture de stock.
Devant cette hausse de demande qui flambe, plusieurs pharmaciens ont affirmé devoir payer 19 livres (environ 32 dollars) pour une boîte d’antibiotiques qui habituellement ne leur coûte que quelques livres.
A cause de cela, ils disent perdre des milliers de livres chaque semaine, car l’État ne leur rembourse qu’une partie du coût réel de ces médicaments.
Le service de la concurrence britannique a rappelé mercredi aux fabricants de médicaments qu’il est illégal pour une entreprise en position dominante sur un marché de faire payer des prix excessifs, tout comme de s’entendre avec d’autres entreprises pour augmenter leurs prix.
« Les gens s’inquiètent vraiment du prix des antibiotiques utilisés pour traiter les infections aux streptocoques A, et nous voulons rappeler clairement aux compagnies leurs obligations vis-à-vis de la loi », a indiqué un porte-parole de la CMA.
« Nous oeuvrons à établir les faits sur ce qui se passe réellement sur le marché » et « nous sommes prêts à réagir en cas de preuve de comportements anticoncurrentiels illégaux », a-t-il ajouté.
Une pharmacienne anglaise, Leyla Hannbeck qui est la responsable d’une association de pharmaciens indépendants (AIMP), estime que la situation ne cesse de s’aggraver et en appelle au gouvernement.
« J’ai évoqué ce problème d’approvisionnement des antibiotiques dimanche dernier (…) et dix jours après, la situation ne s’améliore pas, elle s’aggrave même », a-t-elle déclaré à l’AFP.
« La question est pourquoi il (le gouvernement) ne commence pas à faire quelque chose plutôt que de nier le problème », a-t-elle ajouté.
Il y a dix jours, le ministre de la Santé Steve Barclay avait affirmé qu’il n’y avait aucune pénurie d’antibiotiques et que des stocks existants pouvaient être dirigés vers certaines régions qui faisaient face à des problèmes d’approvisionnement.
Coup de théâtre, lundi, le ministère a publié une note reconnaissant que « l’approvisionnement en antibiotiques pour traiter les infections aux streptocoques A est confronté à une hausse de la demande et (ces antibiotiques) peuvent être temporairement en quantité limitée chez certains grossistes et pharmacies ».
« Les livraisons aux grossistes et aux pharmacies s’accélèrent et sont attendues dans les prochains jours », a-t-il toutefois assuré.
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