Le virus de la COVID-19 enflamme de nouveau la Chine

 

Les cas COVID ont atteint un nouveau record en Chine, ont déclaré jeudi 24 novembre les autorités qui multiplient les confinements stricts, les tests de masse et les restrictions de voyage, au risque d’épuiser la population, dont la colère gronde.

La République Populaire de Chine a comptabilisé 31.454 cas mercredi 23 novembre, dont 27.517 sont asymptomatiques, a déclaré le bureau national de la Santé. Ces nouveaux chiffres sont supérieurs aux 29.390 infections enregistrées à la mi-avril, lorsque Shanghai – la troisième ville la plus peuplée du monde – était sous confinement et que ses habitants avaient du mal à acheter de la nourriture et à accéder aux soins médicaux.

Ces montants sont relativement faibles au regard de la vaste population chinoise, qui compte plus de 1,4 milliard d’habitants, et des records observés dans les pays occidentaux au plus fort de la pandémie. Mais dans le cadre de la stricte politique de “zéro COVID” que Pékin applique inlassablement, la moindre hausse des cas conduit à fermer des villes entières et à placer les contacts des patients infectés en stricte quarantaine.

Cette façon de procéder implacable provoque la lassitude et le ressentiment de pans entiers de la population alors que la pandémie, détectée fin 2019 en Chine, approche de sa troisième année. La Chine est la seule grande économie au monde à encore imposer de telles restrictions, suscitant des protestations sporadiques.

Plus d’un millier d’employés de la plus grande usine d’iPhone du monde ont manifesté leur colère contre leurs conditions de vie sur leur immense site industriel de Zhengzhou, dans le centre du pays, soumis à un strict confinement depuis octobre.

Health care workers deliver supplies to a neighborhood under a COVID-19 lockdown in Shanghai on Wednesday. | AFP-JIJI
Les plus grandes villes, dont Pékin, Shanghai, Canton et Chongqing, ont également renforcé les restrictions sur les cas positifs. Le centre manufacturier de Canton, dans le sud du pays, où près d’un tiers des cas de COVID ont été découverts, a construit des milliers de chambres d’hôpital temporaires pour accueillir les patients.

Dans la capitale, à Pékin, qui connaît ces derniers jours une flambée épidémique, des dizaines d’immeubles résidentiels ont été confinés et les entreprises généralisent le télétravail.

Beijing, impose un résultat négatif au test PCR de 48 heures pour pouvoir entrer dans les lieux publics tels que les centres commerciaux, les hôtels et les bâtiments gouvernementaux, a indiqué le gouvernement de la ville.

Toutes les institutions sont touchées, écoles, restaurants et commerces à nouveau fermés, peur d’être placé en quarantaine : une grande partie des habitants de Pékin sont désormais épuisés mentalement par ces restrictions, souvent vagues et changeantes, dont la durée n’est jamais annoncée à l’avance.

Beijing a mentionné, mercredi, près de 1.500 nouveaux cas positifs (l’immense majorité asymptomatique) pour 22 millions d’habitants, un niveau qui reste très faible selon les critères internationaux. La réaction des autorités chinoises paraît disproportionnée comparée à celle de nombreux autres pays du monde, qui ont appris à vivre avec le virus.

Malheureusement, la Chine n’a pas encore approuvé l’utilisation publique de vaccins à ARNm plus efficaces et seuls 85% des adultes de plus de 60 ans avaient reçu deux doses de vaccins nationaux à la mi-août, selon les autorités sanitaires chinoises.

Et Shijiazhuang, une commune voisine de Pékin qui était considérée comme une ville pilote pour tester les stratégies de réouverture, est revenue sur la plupart de ses mesures d’assouplissement cette semaine.

“Le chemin vers la réouverture pourrait être lent, coûteux et cahoteux, a déclaré Ting Lu, économiste en chef pour la Chine chez Nomura, dans une note. Les fermetures complètes de type Shanghai pourraient être évitées, mais elles pourraient être remplacées par des fermetures partielles plus fréquentes dans un nombre croissant de villes en raison de la montée en flèche du nombre de cas de COVID”.

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A medical worker looks on as residents and tourists queue to undergo nucleic acid tests for the Covid-19 coronavirus in Sanya in China's southern Hainan province on August 8, 2022. China OUT
 (Photo by AFP)

Le virus de la COVID-19 enflamme de nouveau la Chine

 
Les cas COVID ont atteint un nouveau record en Chine, ont déclaré jeudi 24 novembre les autorités qui multiplient les confinements stricts, les tests de masse et les restrictions de voyage, au risque d'épuiser la population, dont la colère gronde. La République Populaire de Chine a comptabilisé 31.454 cas mercredi 23 novembre, dont 27.517 sont asymptomatiques, a déclaré le bureau national de la Santé. Ces nouveaux chiffres sont supérieurs aux 29.390 infections enregistrées à la mi-avril, lorsque Shanghai - la troisième ville la plus peuplée du monde - était sous confinement et que ses habitants avaient du mal à acheter de la nourriture et à accéder aux soins médicaux. Ces montants sont relativement faibles au regard de la vaste population chinoise, qui compte plus de 1,4 milliard d'habitants, et des records observés dans les pays occidentaux au plus fort de la pandémie. Mais dans le cadre de la stricte politique de "zéro COVID" que Pékin applique inlassablement, la moindre hausse des cas conduit à fermer des villes entières et à placer les contacts des patients infectés en stricte quarantaine. Cette façon de procéder implacable provoque la lassitude et le ressentiment de pans entiers de la population alors que la pandémie, détectée fin 2019 en Chine, approche de sa troisième année. La Chine est la seule grande économie au monde à encore imposer de telles restrictions, suscitant des protestations sporadiques. Plus d'un millier d'employés de la plus grande usine d'iPhone du monde ont manifesté leur colère contre leurs conditions de vie sur leur immense site industriel de Zhengzhou, dans le centre du pays, soumis à un strict confinement depuis octobre.
Health care workers deliver supplies to a neighborhood under a COVID-19 lockdown in Shanghai on Wednesday. | AFP-JIJI
Les plus grandes villes, dont Pékin, Shanghai, Canton et Chongqing, ont également renforcé les restrictions sur les cas positifs. Le centre manufacturier de Canton, dans le sud du pays, où près d'un tiers des cas de COVID ont été découverts, a construit des milliers de chambres d'hôpital temporaires pour accueillir les patients. Dans la capitale, à Pékin, qui connaît ces derniers jours une flambée épidémique, des dizaines d'immeubles résidentiels ont été confinés et les entreprises généralisent le télétravail. Beijing, impose un résultat négatif au test PCR de 48 heures pour pouvoir entrer dans les lieux publics tels que les centres commerciaux, les hôtels et les bâtiments gouvernementaux, a indiqué le gouvernement de la ville. Toutes les institutions sont touchées, écoles, restaurants et commerces à nouveau fermés, peur d'être placé en quarantaine : une grande partie des habitants de Pékin sont désormais épuisés mentalement par ces restrictions, souvent vagues et changeantes, dont la durée n'est jamais annoncée à l'avance. Beijing a mentionné, mercredi, près de 1.500 nouveaux cas positifs (l'immense majorité asymptomatique) pour 22 millions d'habitants, un niveau qui reste très faible selon les critères internationaux. La réaction des autorités chinoises paraît disproportionnée comparée à celle de nombreux autres pays du monde, qui ont appris à vivre avec le virus. Malheureusement, la Chine n'a pas encore approuvé l'utilisation publique de vaccins à ARNm plus efficaces et seuls 85% des adultes de plus de 60 ans avaient reçu deux doses de vaccins nationaux à la mi-août, selon les autorités sanitaires chinoises. Et Shijiazhuang, une commune voisine de Pékin qui était considérée comme une ville pilote pour tester les stratégies de réouverture, est revenue sur la plupart de ses mesures d'assouplissement cette semaine. "Le chemin vers la réouverture pourrait être lent, coûteux et cahoteux, a déclaré Ting Lu, économiste en chef pour la Chine chez Nomura, dans une note. Les fermetures complètes de type Shanghai pourraient être évitées, mais elles pourraient être remplacées par des fermetures partielles plus fréquentes dans un nombre croissant de villes en raison de la montée en flèche du nombre de cas de COVID".
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