Il arrive parfois, comme actuellement en Californie, que certaines régions soient traversées par des phénomènes pluvieux qui semblent interminables, à l’image d’une rivière dont l’eau s’écoule de manière continue. Dans le ciel, la rivière atmosphérique se définit comme une bande de pluie qui se déplace dans l’atmosphère, occasionnellement en serpentant comme une rivière et qui s’étire sur plusieurs milliers de kilomètres de long et des centaines de kilomètres de large.

Ces rivières, composées de vapeur d’eau, peuvent rester au-dessus des océans, mais lorsqu’elles atteignent les terres, la vapeur d’eau se transforme en pluie très intense et durable, pouvant provoquer inondations, glissements de terrain ou neige abondante. Observées depuis les radars et les satellites, les images des rivières atmosphériques peuvent être spectaculaires.

Les États-Unis et l’Australie sont régulièrement impactées de manière plus ou moins importante par ce type de phénomène. La rivière atmosphérique la plus connue est nommée Pineapple Express et elle touche principalement l’ouest des États-Unis en provenance d’Hawaï.

Elle peut provoquer des précipitations diluviennes pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines, son arrivée étant signe de neige abondante en montagne mais aussi de pluie orageuse et potentiellement dévastatrices en plaine et en ville. En Europe et en France en particulier, ce phénomène existe mais arrive moins fréquemment et le météorologue Christophe Cassou du CNRS, le centre national de la recherche scientifique, a proposé de le nommer Rhum Express.

Cette rivière atmosphérique en provenance des Antilles a par exemple touché le nord-ouest de la France en décembre 2022, amplifiée par des températures d’une grande douceur pour la saison, et s’est caractérisée par l’équivalent de deux mois de pluie qui sont tombés en deux à trois jours.

La rivière atmosphérique se forme à partir de l’évaporation de l’eau de surface des mers et des océans et constitue une partie intégrante du fonctionnement de la Terre. Ce phénomène qui aide notamment à limiter la sécheresse qui touche la Californie s’amplifie au fil des ans en raison du réchauffement climatique.

Le GIEC a indiqué dans ses derniers rapports que le taux de vapeur d’eau dans l’atmosphère augmentait de 7% à chaque degré gagné et les climatologues prévoient que le nombre de rivières atmosphériques touchant les États-Unis et le Canada soit multiplié par quatre d’ici à 2100. Au pôle Sud, l’université de Grenoble Alpes estime que l’augmentation de la fréquence des rivières atmosphériques, 

qui transportent humidité et chaleur, contribue à faire fondre la glace de l’Antarctique.

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