L’une des bombes climatiques la plus redoutée jusqu’à présent était les hydrates ou clathrates de méthane présents dans l’océan, il s’agit du méthane emprisonné dans des molécules d’eau. Mais de récentes analyses publiées dans la revue Nature Géoscience le 17 octobre 2022 montrent que le méthane qui sera libéré par ces formations sera largement dissipé avant d’atteindre l’atmosphère.
La libération de ce méthane situé entre plusieurs centaines à plusieurs milliers de mètres sous la surface des océans est souvent considérée comme un risque d’emballement du changement climatique. Les clathrates contiennent d’importantes quantités de méthane et sont sensibles à la température et à la pression.
Le risque de voir l’océan profond se réchauffer et permettre la libération de ce méthane des profondeurs a soulevé de nombreuses inquiétudes et a même été qualifié de bombe climatique. De récents travaux réalisés au niveau des latitudes moyennes révèlent que les hydrates de méthane ne représentent pas un danger aussi important que prévu, même pour le méthane présent à une faible profondeur et pouvant être rapidement déstabilisé en cas d’augmentation de la température.
Les chercheurs ont en effet observé que le méthane atteignait difficilement la surface de l’océan. John Kessler, co-auteur de l’étude, explique que beaucoup de gens voyaient la déstabilisation des hydrates comme une bulle allant du bas vers le haut et explosant en libérant vers l’atmosphère tout le méthane qu’elle contenait, contribuant ainsi au réchauffement climatique.
Mais en réalité, le méthane libéré par les hydrates ne s’échappe pas simplement vers la surface, il se dissout dans l’eau de mer où est consommé par des bactéries qui le transforment en CO2, dont une partie sera stocké dans le réservoir océanique. Ces travaux, comme les précédents, ont montré que ces processus étaient actifs dans les latitudes moyennes entre les régions subtropicales et subpolaires.
Ces résultats sont rassurants sur la menace que représentent les hydrates de méthane, mais doivent encore être vérifiés pour les régions polaires. Ils permettent aussi de comprendre pourquoi lors de la dernière période non glaciaire, il y a 130.000 ans, lors de l’Éémien, il n’a pas été observé d’émanations massives de méthane alors que la température était plus élevée que celle que nous connaissons actuellement.
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