Ce matin, le TTF néerlandais qui est la référence européenne du marché européen du gaz naturel, s’échangeait à 280 euros le mégawattheure (MWh), en hausse de près de 14 %.
Au début de la séance, le prix était monté à près de 293 euros, un niveau plus vu depuis les séances très volatiles des premières semaines de l’invasion russe de l’Ukraine mi-mars.
Gazprom a annoncé vendredi que ses livraisons de gaz russe à l’Europe par le gazoduc Nord Stream 1 seraient interrompues pendant trois jours, du 31 août au 2 septembre, pour des raisons de « maintenance ».
Une « tentative évidente d’exploiter la dépendance de l’Europe au gaz russe », selon Ludwig Möhring, directeur de l’Association des producteurs allemands de pétrole, gaz et de la géothermie (BVEG).
Si « en soi, une brève fermeture du gazoduc ne ferait pas une grande différence », Ludwig Möhring explique que cette nouvelle met en lumière deux risques : que la Russie « prétende à tort qu’elle ne peut pas rouvrir le gazoduc », ou qu’elle ferme ses autres gazoducs approvisionnant l’Europe.
« Les prix du gaz naturel sont maintenant si extrêmes, tant en termes de prix que de volatilité, que nous risquons de voir les acteurs du marché se retirer et que les prix pourraient alors se situer n’importe où, sans grande signification », affirme Bjarne Schieldrop, analyste chez Seb.
Il est clair que la situation énergétique sera « extrêmement difficile » en Europe cet hiver, arguant que la Russie pourrait jouer « le tout pour le tout » en faisant encore baisser les exportations de gaz naturel, en particulier à « chaque fois que les prévisions météorologiques seront vraiment froides ».
En comparaison des prix extrêmes du gaz naturel et de l’électricité en Europe, le brut semble désormais « exceptionnellement bon marché », relève également l’analyste.
Le baril de Brent de la mer du Nord, référence du brut en Europe, pour livraison en octobre, perdait 0,78 % à 95,97 dollars vers 5 h 50 lundi.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en septembre, dont c’est le dernier jour de cotation, baissait quant à lui de 1,11 %, à 89,76 dollars.
La crise énergétique actuelle « n’a pas réussi à dissiper les craintes persistantes d’une récession qui affecterait la demande », commente Stephen Brennock, analyste pour PVM Energy.
« Un vieil ennemi est de retour », note M. Brennock. « Après avoir été sur la sellette pendant près d’un mois, le dollar américain est de nouveau en hausse », pesant ainsi sur le pouvoir d’achat des investisseurs utilisant d’autres devises.
Si cette hausse du dollar se poursuit sur la fin d’année, elle pourrait plafonner les prix du brut, souligne l’analyste.
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