Les centres de données des grandes entreprises technologiques nécessitent de grandes quantités d’eau pour être refroidis en raison de la l’importante chaleur qu’ils génèrent et de l’énergie qu’ils utilisent pour fonctionner. Le besoin en eau n’a cessé de grandir au fur et à mesure que se développait internet et qu’augmentait la taille de ces centres, augmentant aussi la pression sur les réseaux de distribution d’eau déjà sous tension.
Un centre de données moyen consomme environ un million de litres d’eau par jour pour se refroidir, selon les chercheurs de Virginia Tech, soit l’équivalent de la consommation de 100.000 foyers. Un centre de données sur cinq puise l’eau dans des bassins versants déjà sous tension, notamment aux États-Unis où sont installés un grand nombre de centres de données et où sévit depuis plusieurs années une sécheresse cyclique.
Le vice -président de la santé environnementale, de la sécurité et de la durabilité chez CyrusOne, Kyle Myers, qui possède et exploite plus de quarante centres de données en Amérique du Nord, indique que le risque est réel pour n’importe qui se trouvant dépendant de la ressource en eau.
Dans les prochaines années, les centres de données ne vont cesser de s’agrandir en raison des centres de colocation, des nouvelles entreprises du secteur et du développement du métavers, faisant augmenter la pression sur les réserves en eau alors que ces dernières diminuent déjà à cause de la sécheresse. Aux États-Unis, plus de la moitié du pays se trouve déjà dans une situation de sécheresse et les géants de la tech ont commencé à prendre des mesures pour limiter leur consommation en eau.
CyrusOne, par exemple, a décidé d’utiliser une méthode de refroidissement différente, en boucle fermée, lorsqu’elle s’est installée à Phoenix, dans l’Arizona, région déjà touchée par la sécheresse. Grâce à ce système, favorable à l’environnement mais plus onéreux, la consommation d’eau ne varie plus, Kyle Myers précisant que cette consommation d’eau devenue nulle permet d’éviter le risque lié à la baisse de la ressource en eau.
Méta, dans son centre de données de Los Lunas au Nouveau-Mexique, a décidé de réduire l’humidité relative de 20% à 13%, ce programme pilote permettant également de diminuer la consommation en eau. Mais pour l’instant, la consommation globale d’eau de Méta continue d’augmenter et un cinquième de cette consommation provient de zones en stress hydrique. L’entreprise s’est fixée l’année 2030 pour atteindre l’objectif de restaurer plus d’eau qu’elle n’en consomme.
Redistribuer plus d’eau qu’elle n’en utilise est aussi un objectif de Microsoft qui se fixe comme objectif à la fois de réduire l’intensité de la consommation d’eau et de réapprovisionner les régions en stress hydriques chez lesquelles Microsoft puise de l’eau. Brad Smith, le président de Microsoft, précise que l’entreprise investit depuis des années dans l’innovation continue dans ce domaine afin de pouvoir recycler la quasi-totalité de l’eau utilisée dans les centres de données. Dans les endroits où les précipitations sont régulières, comme au siège social à Seattle sur la côte Pacifique, l’eau de pluie est recueillie depuis le toit alors que dans les régions où il ne pleut pas comme en Arizona, Microsoft développe des techniques de condensation.
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