La persistance du phénomène de la Niña qui influence notamment la position du jet stream, aura des conséquences sur les températures et le climat cet hiver, en particulier en Amérique du Nord, même si pour l’Europe, un scénario inquiétant est aussi envisagé.
Normalement, la Niña apparait par intervalle de un à deux ans en alternance avec son opposé chaud El Niño et se caractérise par une anomalie de température sur une partie l’océan Pacifique. Sur cette zone, une température de l’eau plus froide que la moyenne est associée à la Niña et une température plus chaude est associée à El Niño.
Les prévisions météorologiques de l’administration océanographique et atmosphérique nationale, la NOAA, prévoient que le phénomène va se renforcer pour l’hiver 20022/2023 pour la troisième année consécutive. La Niña bloque généralement l’anticyclone sur le nord de l’océan Pacifique, ce qui pousse le jet stream davantage vers le nord. Ce phénomène provoque un hiver très froid sur le Canada et très humide sur le nord-ouest et nord-est des États-Unis et la région des grands lacs.
A l’inverse, l’hiver est plus chaud et sec sur la moitié sud des États-Unis, comme cela s’est produit en 2020 et 2021. Le site Severe Weather Europe a effectué une comparaison des modèles de prévision du centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme, ECMWF, et du service britannique de météorologie, UKMO.
Le modèle ECMWF prévoit un enneigement important au Canada et déficitaire dans l’ouest des États-Unis et le modèle UKMO prévoit des prévisions relativement classiques avec un hiver très enneigé à partir de décembre et surtout en janvier sur les régions du nord-ouest et nord-est des États-Unis, des grands lacs et le Canada.
Ces prévisions sont relativement proches de celles des deux dernières années qui se sont caractérisées par un fort enneigement dans l’ouest des États-Unis et, pour l’hiver 2021/2022 notamment, un hiver historiquement chaud sec dans le sud du pays.
L’impact de la Niña sur le climat européen n’est pas connu, soit parce qu’il est inexistant, soit parce que l’état actuel de la science ne permet pas de le connaître. Les deux modèles ECMWF et UKMO prévoient néanmoins un enneigement largement déficitaire sur toute l’Europe en novembre, décembre et janvier, en particulier en décembre et les températures ne s’annoncent pas assez froides pour favoriser l’enneigement sauf en haute altitude.
Les prévisions à long terme restent des modèles expérimentaux qui peuvent présenter des marges d’erreurs importantes, mais si ces prévisions venaient à se confirmer, le déficit de neige sur l’Europe est une mauvaise nouvelle pour la biodiversité, la ressources en eau et le tourisme.
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