L’océan Atlantique est pollué avec environ 200.000 fûts de déchets radioactifs immergés entre 1950 et 1990 et laissés sans surveillance. Cette pollution est le fait du développement de la technologie nucléaire après la seconde guerre mondiale dans les domaines militaire, énergétique mais aussi médical, avec notamment la radiographie et l’utilisation de traceurs radioactifs, ou celui de l’industrie traditionnelle comme pour la stérilisation de certains aliments par irradiation.
Dès lors, les déchets radioactifs vont se multiplier puisque chaque utilisation d’un matériel radioactif va produire un déchet lui-même radioactif, soit directement comme dans le cas d’un réacteur nucléaire, soit indirectement comme en médecine où les gants utilisés en scintigraphie sont également des déchets radioactifs.
Ces déchets dont certains contiennent des radionucléides à vie longue doivent nécessiter de la part des pays concernés une gestion à très long terme dans un environnement hermétique pour éviter toute fuite radioactive. Le milieu marin profond, à plus de 4.000 mètres de profondeur, a été considéré dès les années 50 par les pays confrontés à la gestion des déchets radioactifs comme adapté pour entreposer ce type de déchets car il était considéré comme très éloigné de la vie humaine, désertique et n’abritant pas de vie.
Des fûts métalliques de 200 litres ont ainsi été entreposés au fond de l’Atlantique Nord pendant 40 ans par les États-Unis et des pays européens comme la France par exemple qui a immergé 46.000 fûts lors des campagnes d’essais nucléaires en 1967 et 1969. Pendant un certain temps et avant la convention de Londres de 1975, aucune législation n’a encadré ces largages dans les eaux internationales.
A partir de cette date, un moratoire a d’abord été adopté puis une interdiction complète au début des années 90 et aucun nouveau fût n’a plus été immergé mais certains, immergés depuis plus de 70 ans, avaient une durée de vie initiale d’environ 20 à 25 ans.
Les informations disponibles indiquent que ces fûts, contenant des déchets toxiques et des radionucléides à comportement et durée de vie variable, présentent un risque relatif car ils sont classés à très faible, faible ou moyenne activité. Jusqu’à présent, seules deux campagnes scientifiques avaient été menées dans les années 80 qui avaient retrouvées seulement six fûts et n’avaient apporté aucune certitude ni sur l’état des fûts, ni sur une éventuelle pollution radioactive.
Deux nouvelles campagnes visant à répondre à ces deux enjeux sont prévues, la première doit se tenir en 2023 ou 2024 et se concentrer sur la cartographie des fonds marins et la localisation des fûts car il n’existe aucune données précises sur leur localisation. Deux zones de 6.000 km2 vont être cartographiées et de l’eau sera prélevée à proximité des fûts qui auront été retrouvés pour détecter une fuite éventuelle de radionucléides et ses caractéristiques.
Une des difficultés des données scientifiques actuelles est qu’elles ne permettent pas de savoir comment se comporteraient les radionucléides en cas de détérioration des fûts et notamment comment ils peuvent se déplacer. Certains peuvent se fixer dans les sédiments et d’autres pourraient migrer dans l’eau de mer et présenter un risque pour les animaux sous réserve de connaître leur degré de toxicité et de savoir s’ils peuvent être assimilés par des organismes vivants.
Ces problématiques plus complexes seront l’objet de la deuxième campagne qui interviendra un an après la première. Cette deuxième étude devra essayer d’isoler l’éventuelle activité radioactive des fûts de l’activité radioactive ambiante liée aux essais nucléaires et aux rejets autorisés des centrales. Des sédiments, des coquillages et des poissons seront prélevés à proximités des fûts pour analyser s’il y a eu contamination et évaluer ses effets.
Une quarantaine de scientifiques embarqueront à chaque campagne et le sous-marin UlyX de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer pouvant plonger à 6.000 mètres sera notamment chargé de photographier les fûts. Ces deux missions vont permettre de réaliser une cartographie précise de la localisation des fûts immergés et de l’empreinte radioactive des fonds marins. Si des fuites sont détectées, il sera nécessaire de prévoir de nouvelles campagnes avec des actions plus ciblées.
Les deux chefs de missions du projet, Javier Escartin du laboratoire de géologie de l’École normale supérieure et Patrick Chardon du laboratoire de physique de Clermont-Ferrand, indiquent que l’ensemble des données seront mises à disposition du public de manière transparente. Les chercheurs estiment que le cumul des déchets immergés représente environ 36 pétabecquerels, soit 300 fois moins que la quantité émise par l’accident de Tchernobyl.

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